Il a grandi à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Calédonie. Du Pacifique à la Méditerranée, le voyage est long, mais pour Tuifua, il marque une nouvelle étape dans un parcours déjà bien rempli.

Passé par les sélections jeunes françaises et formé en Nouvelle-Zélande, le colosse de 1,91 m pour 115 kg a longtemps hésité à revêtir le maillot à la fougère argentée.

Repéré pour sa puissance, il a intégré l’effectif élargi des Hurricanes, tout en travaillant encore dans le bâtiment. Mais les appels du Top 14 ont fini par le convaincre.

Comme l’explique Midi Olympique ce vendredi, Toulon, La Rochelle, Paris et Montpellier ont manifesté leur intérêt.

Le Stade-Toulousain a également tenté d’enrôler le jeune troisième ligne. Cazalbou l’avait accueilli en visite, à Ernest-Wallon, en vain.

En effet, c’est le RCT qui a remporté la bataille.

Séduit par sa vitesse – flashé à 36 km/h – et ses qualités physiques impressionnantes, le staff toulonnais a vu en lui un profil rare. Emmanuel Emmanuelli, directeur sportif, confie avoir gardé le « contact » et mené un forcing appuyé pour attirer un joueur décrit comme « unique ».

Bernard Lemaître, président du club, a été sensible à sa personnalité :

« Il lui fallait un climat confortable, avec sa famille. Il fallait un cocon pour faciliter son intégration, car on ne joue pas uniquement avec du financier. »

Arrivé sur la Rade, Tuifua a retrouvé un environnement familier, avec un cousin au centre de formation et une sœur installée dans la région.

Un proche résume via Midi Olympique :

« Pour l’instant, c’est un peu le personnage d’un Indien dans la ville… Il apprend les codes. Patrick est un garçon tranquille, loin de tout attachement, mais avec la sociabilité qui, s’il y son arrive, le rendra vite indispensable. »

À Toulon, le jeune homme de 19 ans est vu comme un pari sur l’avenir. Ma’a Nonu, qui le suit de près, croit déjà en son potentiel pour briller sous le maillot rouge et noir.