Les autorités britanniques ont arrêté près d’une personne sur cinq lors d’une vaste opération de contrôle ciblant les migrants travaillant illégalement comme livreurs, a annoncé samedi le ministère de l’Intérieur.

Entre le 20 et le 27 juillet, les agents de l’immigration ont contrôlé et interrogé 1 780 personnes, procédant à l’arrestation de 280 d’entre elles. Le ministère précise que le soutien aux demandeurs d’asile est en cours de réexamen pour 53 des personnes interpellées.

Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement visant à lutter contre l’immigration illégale, qui comprend aussi de nouvelles obligations légales pour les entreprises en matière de vérification du statut migratoire de leurs employés.

Le Premier ministre Keir Starmer fait face à une pression croissante pour démontrer sa capacité à endiguer l’immigration illégale, alors que le parti Reform UK, mené par le militant du Brexit Nigel Farage, gagne en popularité.

« Ce gouvernement veille à ce que les règles soient respectées et appliquées », a déclaré la ministre chargée de la sécurité des frontières, Angela Eagle.

Outre les arrestations, des avis de sanctions administratives ont été adressés à 51 entreprises, notamment des stations de lavage automobile et des restaurants, qui pourraient se voir infliger des amendes pour avoir employé des travailleurs en situation irrégulière, a précisé le ministère.

La police a également saisi 71 véhicules, dont 58 vélos électriques, ainsi que 8 000 livres sterling (£8,000, soit environ 10 751 $US) en espèces et pour 460 000 livres de cigarettes illicites.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’une enveloppe supplémentaire de 5 millions de livres serait allouée aux équipes de lutte contre le travail illégal.

Le mois dernier, le gouvernement a conclu un nouvel accord avec des plateformes de livraison de repas, dont Deliveroo, Uber Eats et Just Eat, afin de partager des informations pour prévenir le travail illégal.

Sur les douze mois précédant juillet, le Royaume-Uni a expulsé 35 052 personnes n’ayant pas le droit de rester sur le territoire, soit une hausse de 13 % par rapport à l’année précédente.

Cette semaine, la France a accepté d’accueillir certains migrants sans papiers arrivés au Royaume-Uni par bateau, en échange de l’accueil par Londres d’un nombre équivalent de demandeurs d’asile légitimes ayant des liens familiaux en France.

(1 $US = 0,7441 livre sterling)