Leur dernière rencontre datait du 28 juin 2019. Les deux dirigeants vont bientôt se rencontrer à nouveau afin de trouver une solution pour mettre fin au conflit.

Ils ne se sont pas vus depuis six ans : Donald Trump pourrait rencontrer Vladimir Poutine en chair et en os dans les prochains jours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie. Voici ce que l’on sait de ces retrouvailles annoncées.

Un «accord de principe»

Leur dernière rencontre remonte à juin 2019 en marge d’un sommet du G20 au Japon, lors du premier mandat du président républicain. Jeudi, Donald Trump s’est dit prêt à voir Vladimir Poutine tandis que le Kremlin a annoncé qu’un «accord de principe» pour une rencontre «dans les prochains jours» avait été trouvé. Vendredi, Donald Trump a confirmé qu’il allait rencontrer Vladimir Poutine «très prochainement». La «rencontre très attendue» aura lieu le 15 août dans l’État américain de l’Alaska, a finalement annoncé le locataire de la Maison-Blanche sur son réseau Truth Social dans la soirée.


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Le Kremlin a confirmé samedi l’information, qualifiant le choix de l’Alaska d’«assez logique». «La Russie et les États-Unis sont des voisins proches, avec une frontière commune», a expliqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par les agences russes, précisant que Moscou avait invité Trump à visiter la Russie après le sommet.

Le président américain avait repris contact en février avec son homologue russe après son retour à la Maison Blanche, dans l’espoir d’arrêter rapidement la guerre déclenchée en 2022 par l’invasion russe de l’Ukraine. Mais, face au blocage des négociations entre Moscou et Kiev, il s’est montré de plus en plus frustré face à Vladimir Poutine, lui lançant un ultimatum pour trouver une issue au conflit, sous peine de nouvelles sanctions américaines.

Alors que cet ultimatum doit expirer vendredi, les efforts diplomatiques se sont accélérés cette semaine et l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a été reçu mercredi par Vladimir Poutine au Kremlin.

Présence de Zelensky ?

Pour le président ukrainien, une rencontre entre lui et Vladimir Poutine est une «priorité». Il estime qu’il «est légitime que l’Ukraine participe aux négociations» dans un format tripartite. Mais le dirigeant russe refuse de voir son homologue ukrainien, estimant que les «conditions» ne sont pas réunies pour un tête-à-tête: Moscou juge qu’une telle rencontre n’a de sens qu’en phase finale des négociations de paix.

Quant à Donald Trump, sa réponse a été limpide: sur la question de savoir s’il pensait que Vladimir Poutine devait d’abord s’entretenir avec Volodymyr Zelensky avant de le rencontrer lui, le président américain a répondu «non». Les deux dirigeants «aimeraient me rencontrer, et je ferai tout ce que je peux pour arrêter la tuerie», a-t-il ajouté.


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Le chef de l’État ukrainien s’est entretenu jeudi au téléphone avec Donald Trump, une conversation à laquelle avaient pris part plusieurs dirigeants européens. Zelensky a demandé que les Européens soient inclus dans les négociations de paix sur l’Ukraine, desquelles ils ont jusqu’à présent été tenus à l’écart malgré les efforts de Paris, Berlin et Londres.

Possible «échange de territoires»

Donald Trump a évoqué vendredi un possible «échange de territoires» entre l’Ukraine et la Russie dans le cadre d’un futur accord entre les deux pays en guerre, sans préciser à quel point les parties au conflit avaient avancé sur ce point.

«Il y aura des échanges de territoires au bénéfice de chacun, mais nous parlerons de ça plus tard ou demain», a-t-il déclaré à la Maison Blanche, ajoutant que «c’est compliqué, ce n’est vraiment pas facile». «On parle d’un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi (…) nous allons en récupérer une partie», a-t-il ajouté sans donner plus de détails.

Positions irréconciliables

Entre la Russie et l’Ukraine, les positions sont encore aux antipodes. Le dernier cycle de négociations directes à Istanbul en juillet n’avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats. Parallèlement, la Russie poursuit ses attaques aériennes mortelles sur l’Ukraine, où elle grignote chaque jour du terrain sur le front.

Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de DonetskLouganskZaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.


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Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie. L’Ukraine demande aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.