Même si son nom « rivière des Amoureux » peut prêter à sourire lorsqu’on ne connaît que son lit bétonné qui traverse la ville et rejoint la mer en empruntant un tunnel creusé sous le quartier du Mourillon en 1856 – un détournement de son embouchure naturelle pour freiner l’ensablement du port de Toulon -, c’est un fleuve à part entière à prendre au sérieux. Ses crues doivent être surveillées de près pour prévenir les risques d’inondation.
C’est pourquoi il fait régulièrement l’objet d’un important entretien. Parmi les interventions, il y a notamment un curage, aujourd’hui partiel, qui consiste à ne retirer qu’une partie des sédiments afin de préserver le biotope. Mais les importantes intempéries qui ont secoué le département, ces derniers mois, ont déjà ramené dans son lit, dans la partie bétonnée, les tonnes de sédiments que le dragage de printemps avait retirées.
Opportuniste, la flore prospère un peu partout, aussi bien sur ses bords qu’au milieu du cours d’eau sur lequel ont poussé de minuscules îlots. Une luxuriance inattendue en cette saison, qui profite également à la faune.
Pour peu, on rêverait à son bord, même dans sa partie citadine, de promenades bucoliques le long de cette rivière des Amoureux (du Provençal amouriés qui signifie mûriers), en oubliant les crues et tout le reste. Comme le prochain dragage.