Par

Rédaction Clisson

Publié le

9 août 2025 à 13h30

Chaque année depuis 2018, l’Union Européenne, dans le cadre du programme DiscoverEU, offre des pass Interrail aux jeunes européens qui viennent de fêter leurs 18 ans. Il y a deux périodes de candidature par an : l’une au printemps et l’autre à l’automne.

En 2025, 5 000 Français ont pu recevoir gratuitement ce pass, qui donne accès à plus de 30 000 destinations dans 33 pays. Pour pouvoir participer, il faut avoir au moins 18 ans le premier jour de la période de voyage et être citoyen ou résident d’un pays européen ou associé au programme Erasmus +. Le programme exige que les candidats répondent à un court quiz sur l’Union Européenne.

L’avantage du dispositif est qu’il permet de voyager aussi bien seul qu’en groupe (jusqu’à 4 participants). C’est le cas d’Élise Mahieu. Habitante du Loroux-Bottereau, Elise est partie avec trois autres amies pendant presque trois semaines. Les étapes de son voyage : Milan et Venise en Italie, puis la Slovénie, la Croatie et enfin Munich. Le groupe a passé environ 4 heures dans les transports chaque jour.

Chloé Macé, Vertavienne, et son petit ami, Keita Lysy, Hayonnais, ont, eux aussi, profité de cette opportunité pour faire leur premier voyage en amoureux. Venise, ville italienne romantique, a été leur première étape. Ils ont ensuite passé 10 jours en Croatie, avant de finir leur circuit en Slovénie.

Appréhension avant de partir

Partir en solo est aussi une possibilité. Cela a été le cas de Mathilde Brulin Tresca, « partie seule pour voir des personnes ». Sur son périple, la Vertavienne est allée en Allemagne chez une correspondante, puis s’est rendue à Varsovie « voir une cousine éloignée ».

Même chose pour Salma (Les Sorinières) qui a voyagé seule pour la première fois. « Je n’appréhendais pas trop, c’était plus ma famille », dit celle qui a dormi en auberges de jeunesse. Ce qui lui a permis de rencontrer d’autres voyageurs.

L’appréhension avant de partir ? Elise n’en a pas eu. « L’idée était de partir à l’aventure avec mes copines. Il y a juste au niveau des sous. On se demandait combien ça allait nous coûter ». Même crainte chez Keita. « J’avais peur du budget. Peur de ne pas avoir de quoi faire à manger. Il faut adapter en fonction des logements. Finalement, les nouilles instantanées et la semoule nous ont sauvés », ajoute-t-il avec humour.

Au final, le voyage s’est planifié, assez facilement. Elise et ses amies ne se sont pas pris « la tête ». « On s’est réparti les tâches. Une copine a repéré des endroits, regardé les destinations accessibles en transport puis on a réservé les chambres sur Airbnb, booking ou en auberge de jeunesse ».

« Voyager lentement c’était vraiment bien. On prenait le temps »

Pour Chloé et Keita, « le plus compliqué « a été » de trouver l’hébergement qui rentre dans le budget et qui soit cohérent dans le timing. Il faut regarder si des trains relient la ville. Certains pays sont très mal desservis, comme en Albanie ».

Tous les jeunes interrogés vantent le mode de transport « agréable et écologique «. « Voyager lentement c’était vraiment bien. On prenait le temps. C’est un mode de voyage qui me correspond. Moins je prends l’avion mieux je me porte », commente Elise, qui s’est aussi rendu compte « que l’Europe était facilement accessible en train. Ce qui est pratique avec le pass, c’est qu’on peut réserver certains trains au dernier moment », rebondit Mathilde. Une flexibilité que plébiscitent aussi Chloé et Keita.

« C’est hyper modulable, tu peux changer facilement tes billets »

Côté budget

Et le budget d’un tel séjour ?

Si le train est offert, partir en Interrail représente tout de même un coût. Les jeunes disent avoir dépensé en moyenne entre 20 et 25 € par nuit. Mathilde et Salma en ont eu pour 600 € « pour des voyages respectifs de 10 jours et deux semaines ». Elise a, quant à elle, dépensé 750 € pour 3 semaines.

Carte postale du séjour : le lac de Bled en Slovénie
Carte postale du séjour : le lac de Bled en Slovénie. ©DR

Restent les bémols et petites galères liées à ce type de voyage : les grèves et des retards notamment pour récupérer des correspondances. A savoir aussi que certains tickets de train sont aussi en supplément.

« Le pass est gratuit pour les TER mais pour les TGV il y avait des surcoûts pour réserver les sièges »

Mathilde

« Et des contrôleurs ne connaissent pas toujours le système Interrail », déplore Elise.

Quel bilan ?

De retour, tous les jeunes, qui ont eu connaissance du dispositif par le biais de leurs proches, de leurs études ou des réseaux sociaux, retiennent les « belles rencontres et moments de partage » qu’offre le séjour Interrail. « Un jour, j’ai eu une conversation avec un Chilien sur la politique sud-américaine, et notamment sur la question migratoire, c’était intéressant », se souvient Salma, installée aux Sorinières.

Pour Mathilde, Interrail a été l’occasion de se rapprocher de sa famille. « Ma cousine éloignée, je la rencontrais pour la première fois de ma vie. Ça m’a marqué car on a des références communes familiales alors qu’on ne se connaissait pas du tout ».

Bref, le bilan est plus que positif. L’expérience est riche.

 » Si je pouvais repartir je le referais. Ce dispositif, ça fait grandir. Tu te débrouilles dans des endroits lointains, tu parles Anglais. Pour un premier voyage c’est super. »

Elise

Ça fait sens à notre âge, ça fait grandir

« Interrail m’a ouvert. J’y pense tous les jours. J’ai changé mes envies de voyage. J’ai envie de retourner vers des destinations dans l’Est », confesse Salma pour qui le séjour a été « une des meilleures expériences » de sa (jeune) vie.

Certains disent même ressentir « un coup de blues ». Interrail a « décuplé » l’envie de voyager. « Quand tu commences à prendre goût au voyage après, tu n’as plus envie de t’arrêter », confessent Keita et Chloé.

« On passe du lycée où on n’est pas indépendant, à ce voyage où on le devient. On apprend énormément de choses (cuisiner, faire les courses, gérer un budget), Ça fait sens à notre âge, ça fait grandir », résument ces jeunes sur les rails… pour commencer les études supérieures à la rentrée.

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