C’est une « attaque brutale », avait dénoncé un syndicat de surveillants mardi matin quelques heures après que la prison de Toulon-la Farlède (Var) a été visée par des tirs de Kalachnikov. Une action qui s’inscrit dans une série d’attaques violentes menées depuis dimanche sur des établissements pénitentiaires français et particulièrement dans le Sud.

Sur les sites de la plupart de ces scènes de dégradation, le sigle « DDPF » (pour Défense des prisonniers français) avait été graffé, laissant penser au parquet national antiterroriste (PNAT) que les auteurs pouvaient être liés à l’ultragauche. Selon nos informations, les premières investigations montrent que cette attaque de la prison de Toulon pourrait en réalité avoir été téléguidée par le milieu du narcobandistime de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Vers 1 heure du matin dans la nuit de lundi à mardi, le sas d’entrée de la prison a été visé par des tirs d’arme lourde : le ou les tireurs se trouvai(en)t à bord d’une voiture avec plusieurs individus. L’équipe a ensuite pris la fuite. Sur place, aucun blessé n’a été déploré mais 15 impacts ont été découverts sur la porte d’entrée. Selon le syndicat FO Justice, l’arme de guerre employée pour cette attaque est une Kalachnikov.

Selon nos informations, c’est la piste du narcobanditisme qui est désormais privilégiée. La vidéosurveillance analysée a en effet permis de localiser la voiture à bord de laquelle les suspects sont arrivés au centre de Toulon-la Farlède : volée à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), elle a été retrouvée à Marseille. Le véhicule n’a pas été incendié, ce qui devrait permettre aux agents de la police technique et scientifique (PTS) de recueillir plus d’indices encore.

Le comportement de l’individu qui tague l’inscription « DDPF » sur une porte de la prison intrigue aussi. Le suspect semble hésiter, sur l’orthographe, sur la façon de l’écrire. Sa calligraphie n’est pas la même que sur les sites des autres prisons vandalisées, estime-t-on encore.

Le fantôme de Kehl : meurtres à la frontière franco-allemande

Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles.

Écouter

Ce qui peut suggérer que l’exécutant n’est qu’une petite main employée habituellement par les narcotrafiquants marseillais pour exécuter leurs basses œuvres. D’autant que l’utilisation de la Kalachnikov n’est pas une méthode connue des groupuscules de l’ultragauche, plus « professionnels » dans leur mode d’action.

VidéoPrisons attaquées : Gérald Darmanin dénonce une tentative de « déstabiliser l’État en l’intimidant »

« Il y a manifestement des gens qui essayent de déstabiliser l’État, en l’intimidant. C’est une intimidation grave, on essaie de voir si l’État va reculer », dénonçait Gérald Darmanin ce mercredi matin sur CNews. Depuis mardi, la Chancellerie évoque la piste du narcobanditisme dans ces attaques en série.