Détecteurs de métaux à la main, ils sont à la recherche de pièces ou bijoux égarés sur les plages notamment. On les appelle « les détectoristes ». Alain, un retraité, a fait de ce passe-temps une véritable passion.
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Publié le 09/08/2025 14:23
Temps de lecture : 3min
Le détecteur de métaux signale la présence de pièces de monnaie égarées dans le sable. (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE)
Ils sont aussi dépollueurs que chasseurs de trésors. On les voit tôt le matin, sur les plages avec leurs détecteurs de métaux. Ils s’appellent les « détectoristes ». La Fédération française de Détection de métaux (FFDM) compte un peu plus de 1 300 adhérents, mais revendique 250 000 « passionnés en France ». En effet, ils sont nombreux à s’adonner à cette pratique en solitaire sur les plages, du nord au sud de la France.
Le soleil est à peine levé, et la plage est presque déserte à Boulogne-sur-Mer, quelques mouettes et un monsieur avec son détecteur à la main. Alain a réglé son appareil détecteur de métaux « sur le sable sec et mouillé » et il est venu « avec une pelle, obligatoirement parce que si on n’a pas de pelles pour creuser, c’est un peu embêtant », plaisante-t-il.
Après quelques minutes de marche, le détecteur réagit d’un coup. Peut-être une bague ? Une montre ? Non, une capsule de bière. « On récupère beaucoup de capsules, explique Alain en creusant. J’en ai plein mes poches, mais on doit ramasser les capsules parce que si on les jette le lendemain, on va repasser sur les mêmes. Les capsules, les tessons de bouteille, on les ramasse parce que c’est très dangereux pour des enfants ou des personnes qui marchent sur le sable. Avec ça, les vacances sont terminées. »
Les détectoristes sont présents sur de nombreuses plages en France. (NICOLAS JOLY / RADIO FRANCE)
Les recherches se poursuivent les yeux sur l’écran du détecteur. Chaque type de métal a son code et son bruit. « 70, 71, 72. Alors là, on sait à peu près que c’est une pièce, explique Alain. On ramasse des pièces de 0,50 €, 0,20 €, 0,10 € et jamais des fortunes. Là, ce matin, je suis là depuis 6 h, j’ai fait deux euros. » Une journée pas très cher payée mais « ça reste un plaisir. On ne fait pas ça pour être riche. »
La semaine dernière, j’ai trouvé des clés de voiture, de porte d’entrée. Au Portel au mois d’avril, ils ont trouvé un obus. Là, c’est autre chose ! »
Alain, détectoriste
à franceinfo
Ce loisir est devenu une routine pour Alain. « C’est un plaisir. Je suis à la retraite, donc je n’ai que ça à faire. C’est intéressant et c’est un passe-temps comme un autre. Il y en a qui vont à la pêche, certains vont cueillir des moules, d’autres vont chercher des coquillages. Moi, je cherche des pièces. »
Cette pratique a changé son regard sur la plage, il trouve même que « les gens n’ont pas de respect », il donne l’exemple du « panneau qui indique que les chiens sont interdits sur la plage depuis le mois de mai. Il y a des chiens tous les jours » constate celui qui vient « cinq fois par semaine ». Même chose pour les cigarettes alors qu’il est « interdit de fumer, il y a des paquets de cigarettes, des mégots partout, il y en a plein. Sans nettoyage, ça serait une poubelle », se désole le retraité.
Pour avoir le droit de détecter en toute légalité, il faut une autorisation de la préfecture. Les communes peuvent aussi l’interdire. La Fédération française de Détection de métaux (FFDM) recense près de « deux millions d’amateurs de détection de métaux en Europe ».
Témoignages de détectoristes sur la plage de Boulogne-sur-Mer : reportage de Nicolas Joly
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