Par

Anaelle Montagne

Publié le

9 août 2025 à 17h27

« Ils passent parfois trois fois par jour dans les mêmes maisons », souffle le maire de Lherm, Frédéric Pasian. Des démarcheurs semblent avoir jeté leur dévolu sur ce village de moins de 4 000 âmes, collé à Muret, près de Toulouse. Depuis le week-end du 2 août, un ballet incessant de voitures défile dans les rues de la commune, souvent avec des plaques d’immatriculation masquées. Des hommes en descendent et frappent aux portes pour proposer leurs services aux habitants : élagage, nettoyage de toiture, ramonage, travaux divers… Une pratique pourtant interdite sans l’accord du maire. Récit.

Des démarcheurs « intrusifs, voire agressifs »

« On se sent démunis », souffle à Actu Toulouse le maire de la commune, Frédéric Pasian. Depuis une semaine, sa messagerie est inondée des messages de ses administrés, « fortement exaspérés ».

« Des milliers de nouveaux voisins se sont installés dans la zone des Bonnets, limitrophe à notre commune, il y a une semaine », indique l’édile, faisant référence à l’immense camp de gens du voyage qui s’est installé illégalement le 3 août à Muret.

Il continue : « Déjà, ça génère du trafic supplémentaire sur la commune. Mais surtout, depuis, les habitants sont démarchés parfois plusieurs fois par jour, par des personnes curieuses, intrusives, voire agressives, pour les contraindre (quasiment) à effectuer des travaux chez eux. »

Une pratique illégale sur la commune

Sur les réseaux sociaux, les témoignages des habitants sont nombreux. « Ils sont passés deux fois en l’espace de 10 minutes », indique notamment une habitante. Le démarchage est pourtant illégal sur la commune sans autorisation préalable.

Le maire a pris un arrêté en ce sens il y a un an. « Aucun des démarcheurs n’est venu s’identifier à la mairie en amont de ces passages », assure le premier édile. Il s’inquiète aussi que les déchets des potentiels travaux ne finissent en dépôts sauvages, vu que seuls les habitants ont accès à la déchetterie.

Des cambriolages en série

Au-delà du démarchage téléphonique, la commune de Lherm a aussi recensé des cambriolages en série cette dernière semaine. « Je tiens à vous alerter sur une série de cambriolages, vols d’engins et tentatives d’effraction survenus ces derniers jours dans les secteurs de La Pielle, Sébastian et Larrieu », prévenait le maire le 4 août sur les réseaux sociaux.

Le premier édile recensait alors trois cambriolages en quelques jours – alors qu’une quinzaine a lieu sur toute une année en moyenne. Ce samedi 7 août, rebelote : un garage automobile sur la commune a prévenu qu’une 2 CV bleue avait été volée dans la nuit, vers 1 heure du matin.

Que peut faire le maire ?

Pour tenter d’agir sur la situation, Frédéric Pasian indique avoir demandé au commandant de la brigade de gendarmerie de Muret de renforcer la présence des patrouilles sur le territoire.

« Je déplore d’ailleurs que le nombre d’heures de présence des forces de gendarmerie sur notre commune ait été divisé par deux en un an, en raison d’effectifs très nettement inadaptés à la situation et à la démographie du territoire », termine le premier édile.

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