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Rédaction Lille

Publié le

9 août 2025 à 18h22

Vous l’avez peut-être vu arriver sur la Grand’Place de Lille. Le 2 août 2025, Bastien Dicque, 24 ans, a enfin retrouvé la capitale des Flandres après avoir passé sept mois sur son vélo lors d’un tour d’Europe. Son voyage de plus de 22 000 km a été réalisé en association avec Mécénat Chirurgie Cardiaque. Un partenariat plus que bénéfique puisqu’il a permis de récolter suffisamment de fonds pour financer les opérations de 3 enfants atteints de maladies cardiaques. Le Nordiste nous raconte son périple solidaire et ses aventures autour d’une boisson, tout sourire depuis une terrasse. Casquette vissée sur la tête, il ne tarit pas d’histoires à raconter.

Les prémices d’un voyage inattendu

Le cycliste de 24 ans est passionné de sport depuis tout petit, et surtout de vélo depuis une dizaine d’années. Il est diplômé depuis août 2024 dans l’ingénierie agroalimentaire. Mais comme après son alternance, il n’avait pas de promesse d’emploi, Bastien a préféré faire une année de césure. Le temps idéal pour lancer son expédition et assouvir sa soif d’aventures et de découverte.

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« Il y a deux ans, je n’aurais même pas eu l’idée de faire ça », avoue le moustachu blond. Il avait déjà fait des voyages d’une semaine pendant ses congés et les vacances, tout à vélo. Ce n’est que récemment qu’il a eu l’idée de faire cette boucle européenne. « J’étais sûr de ne pas vouloir faire un aller-retour, comme partir en Chine en avion et revenir à Lille. »

Bastien a cependant toujours eu cette volonté d’explorer. Petit, il a surtout visité la France, les pays limitrophes, mais sans jamais aller très loin. « Il a quand même plein de choses à voir dans notre pays ! » rappelle-t-il. Puis les étoiles se sont alignées : pas d’emploi, peu d’attaches et du temps devant soi, ainsi qu’un corps en bonne santé. L’occasion rêvée de faire cette grande aventure de 22 075 kilomètres dans trente pays différents, le tout seul, et à vélo.

« Relation gagnant-gagnant »

« J’avais envie d’en faire profiter les autres, donc faire une telle expédition juste pour moi, ce n’était pas possible. En m’associant avec Mécénat Chirurgie Cardiaque – Enfants du monde, c’était gagnant-gagnant. Eux, ils avaient la visibilité et les dons, moi j’avais une raison de continuer. » Résultat : 38 000 euros récoltés et trois enfants atteints de maladies cardiaques sauvés.

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L’aventure de Baba à vélo, ainsi nommé sur Instagram, aura permis de financer trois opérations, au lieu des deux initialement prévues. Avant cela, Bastien n’avait pas vraiment rejoint des associations caritatives. Il a seulement commencé à envoyer quelques dons une fois qu’il a eu son alternance. « Malheureusement, je n’ai pas pu rencontrer le premier enfant opéré en avril, mais j’ai été en contact avec sa famille d’accueil, et sa famille au Togo. Par contre, les deux autres devraient avoir leur opération à partir de septembre et je serai évidemment là. »

Les paysages au rythme de la musique

Le moustachu blond a trois passions dans la vie. Évidemment le vélo, mais aussi la fête et la musique. S’il était assez compliqué de faire la fête au rythme des cent kilomètres par jour, la musique n’était jamais très loin. « J’écoute surtout de l’électro, mais quand j’avais du mal à avancer, je mettais les musiques de mon enfance – années 2000- 2010 – pour me donner du courage. »

William, ami et ancien colocataire de Bastien, révèle aussi quelques traits de caractère de ce cycliste. « Il a vraiment tout préparé à l’avance, sans rien laisser au hasard. Pour autant, quand je suis venu faire une semaine de vélo avec lui, il a quand même fait un détour de 500 km juste pour me récupérer. Je ne connais pas beaucoup d’amis capables de faire ça. »

Chutes et sangliers

De son voyage, Bastien a de nombreuses histoires à raconter, tellement qu’il est compliqué d’en trouver une. Sa première nuit en tente par exemple, il entend un sanglier rôder autour de son campement. « J’éteins les lumières et je ne fais pas de bruit, mais avant de dormir je regarde sur internet ce qu’il faut faire. Le premier article que je vois, c’est sur des sangliers mangeurs d’hommes… bon, je ne clique pas, mais un autre article plus sérieux me dit de faire du bruit et de laisser les lumières allumées », raconte-t-il avec un large sourire. Les sangliers ne sont plus devenus des problèmes au fil de son trajet.

La dernière anecdote qu’il sort, c’est sa seule chute, à… quarante kilomètres de l’arrivée. Une erreur d’inattention qui fait que lui, et ses quatre amis qui l’accompagnaient sur sa dernière étape, touchent le sol plus tôt que prévu. « L’arrivée aurait été beaucoup moins fun avec un bras cassé… » Il retient surtout beaucoup de rencontres éphémères, et en arrive à une conclusion : « L’adage dit que ceux qui ont le moins donnent le plus, j’ai pu le vérifier en grande partie. »

Et après ?

Bastien ne parle pas de refaire ce genre d’expédition si longue. « Au départ, je devais faire 3000 kilomètres au Royaume-Uni et en Irlande, mais je devais passer à 40 kilomètres de chez moi, et je savais que j’aurais préféré m’arrêter. » Il confie que ce sera pour plus tard. Pour l’instant, c’est le travail qui prime. « Je cherche pour commencer en janvier dans l’agroalimentaire, dans mon domaine d’études, mais je pense travailler dans un bar ou un restaurant en attendant ». Un voyage d’une telle ampleur n’est effectivement pas gratuit.

Malgré un engagement politique « proche de zéro », ce cycliste invétéré essaye au maximum de réduire son empreinte carbone, allant jusqu’à faire de longs trajets à vélo plutôt que de prendre la voiture. Dans l’agroalimentaire, il peut voir concrètement les performances énergétiques de sa ligne de production, se creuser la tête pour savoir ce qu’il peut améliorer. Finalement, le jeune homme de Marcq-en-Barœul avoue qu’il vivra certainement à Lille, mais pas avant d’avoir encore un peu exploré.

Dimitri Petit

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