L’idée lui est venue, en se promenant, au spectacle des branches abandonnées sur le bord des chemins « qu’on ne peut pas laisser mourir. » Un appel de la nature pour Marie Valignat qui décide de mettre en scène sur fond d’acrylique ces fragments de bois offrant toutes les variations de formes et de dimensions pour offrir sur la toile peinte un rendu unique en 3 D. Car dans ces laissés pour compte, Marie voit plus que du bois mort : des représentations, telles cette « vieille courbée », ce « couple qui s’enlace » ou cette « forêt embrasée » qu’elle met en scène avec une palette de couleurs, de l’obscur au flamboyant, et qui raconte leur histoire. Faut-il chercher l’origine de ce talent dans ses racines réunionnaises, mélange de traditions et de culture multiraciale, ou dans l’héritage d’un père artiste topiaire dont les créations passionnaient déjà la fillette ? Un atavisme dans tous les cas assumé par Marie qui cultive dans son « jardin d’amour » un monde peuplé d’imaginaire fait d’’interprétations humaines ou animales de bois morts, de galets, de luminions « représentations des gardiens de ma protection. J’ai besoin de cet environnement rassurant », confie l’artiste. « Je leur dis : tu veilles ma case et tout va bien. » Son jardin est à l’image de cette admiratrice du Douanier Rousseau, riche et chaleureux, un festival de lanternes, de bambous colorés, enserrant un kiosque qui complète la magie du lieu et invite à la fête ! Pour cette créatrice, par ailleurs largement investie dans le tissu associatif local, il restait à découvrir le regard du public sur ses œuvres. Pari gagné avec des avis encourageants à sa première exposition au marché des créateurs, une seconde suivra en septembre à la bibliothèque de Castelnau-de-Lévis. L’occasion de se remettre au travail pour de nouvelles réalisations !