Palestine Action a été ajoutée début juillet à la liste des organisations considérées comme « terroristes » au Royaume-Uni, après des actes de vandalisme perpétrés par ses militants, notamment sur une base de l’armée de l’air.
Cette vague d’arrestation est considérée comme l’une des plus importantes jamais réalisées lors d’une seule manifestation dans la capitale britannique. La police a précisé avoir arrêté ou être « en train de le faire » toutes les personnes ayant brandi la pancarte « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action ». Sur place, des manifestants ont brandi d’autres pancartes comme « Agir contre le génocide n’est pas un crime » ou « Free Palestine ».
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte réalisé à partir de données officielles israéliennes. Les représailles israéliennes ont depuis fait au moins 61 330 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.
« Ce gouvernement est allé trop loin »
De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles dans la foule, à quelques pas de laquelle étaient alignées des voitures de police. La police avait mis en garde les participants contre les « potentielles conséquences pénales » de leurs actes.
« S’ils veulent m’arrêter, je ne m’enfuirai pas et je ne me cacherai pas », a ajouté cette septuagénaire venue spécialement de Bristol, à l’ouest de Londres, et qui était assise aux côtés d’autres manifestants avec la pancarte soutenant le groupe interdit.
« Qu’ils nous arrêtent tous », a renchéri Richard Bull, un Londonien de 42 ans dans un fauteuil roulant. « Ce gouvernement est allé trop loin. Je n’ai rien à me reprocher. »
Les personnes arrêtées n’ont pas opposé de résistance, beaucoup formant un « V » de la victoire avec leurs doigts, sous les applaudissements d’autres manifestants.
« Ce n’est pas une organisation non violente »
Le gouvernement britannique affirme que les sympathisants « ne connaissent pas la vraie nature » de Palestine Action. « Ce n’est pas une organisation non violente », a assuré la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper, disant disposer d’« informations inquiétantes » sur ses projets.
Plus de 200 partisans avaient déjà été interpellés avant la manifestation de samedi, selon Tim Crosland, un représentant de Defend Our Juries. Trois personnes ont été inculpées en vertu de la loi antiterroriste jeudi pour avoir exprimé leur soutien au mouvement, une infraction passible de jusqu’à 6 mois de prison.