Les États-Unis offrent une récompense de 50 millions de dollars en échange de toute information permettant l’arrestation du président vénézuélien, Nicolas Maduro. La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a en effet annoncé que cette récompense passait de 25 à 50 millions de dollars, soit la plus importante jamais proposée par Washington. « C’est la prime la plus importante de notre histoire, et le DOUBLE du montant offert pour Oussama Ben Laden », a indiqué sur X Christopher Landau, Secrétaire d’État adjoint des États-Unis.

Entourée de drapeaux américains dans une vidéo relayée par la presse, Pam Bondi a affirmé que « 30 tonnes de cocaïne associée à Maduro et à ses complices » avaient été saisies. Ce stock aurait été mélangé à du fentanyl, un puissant opiacé provoquant des ravages aux États-Unis, et distribué via plusieurs organisations criminelles, dont le gang vénézuélien Tren de Aragua, les cartels mexicains et le Cartel de los Soles, relève Courrier international.

Une décision jugée « pathétique » par Caracas

Le gouvernement du Venezuela a rapidement réagi en qualifiant la décision américaine de « pathétique ». Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, a accusé Pam Bondi de « monter un cirque médiatique pour complaire à l’extrême droite vénézuélienne » et de chercher à détourner l’attention d’un « complot terroriste » déjoué dans la capitale. Jeudi, le ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a annoncé que 13 personnes avaient été arrêtées car accusées d’avoir programmé des attaques à Caracas.

Les tensions entre Washington et Caracas ne datent pas d’hier. Déjà en janvier, dix jours avant l’investiture de Donald Trump, l’administration de Joe Biden avait dénoncé le « simulacre » de réélection de Nicolas Maduro, élu pour un troisième mandat de six ans. Le secrétaire d’État Antony Blinken et le Trésor américain avaient alors augmenté la prime de 15 à 25 millions de dollars et imposé de nouvelles sanctions.

Accusations de narcotrafic et sanctions

L’inculpation de Nicolas Maduro par la justice américaine remonte à 2020, à la fin du premier mandat de Donald Trump. Le président vénézuélien est accusé de diriger ou de participer à un cartel ayant expédié des centaines de tonnes de drogue vers les États-Unis, en lien avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), considérées par Washington comme une organisation terroriste.

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Héritier d’Hugo Chávez, président du Venezuela pendant 14 ans et jusqu’en 2013, Nicolas Maduro est au pouvoir depuis cette date. La presse d’opposition l’accuse de s’y maintenir par la force et par la fraude électorale, désignant le Venezuela comme un « État mafieux » où l’appareil d’État servirait aussi à organiser des réseaux de narcotrafic et d’orpaillage illégal.

Washington continue d’exercer une forte pression économique, notamment via un embargo pétrolier renforcé, tout en autorisant de manière limitée le groupe Chevron à opérer dans le pays. De son côté, le gouvernement vénézuélien pointe régulièrement du doigt une ingérence américaine dans ses affaires intérieures.

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