On suit donc le rappeur Ice Cube, dans le rôle de Will Radford, analyste pour le Homeland Security, plongé dans cette crise mondiale depuis son bureau (via visioconférences, appels Zoom, écrans en tous genres). Publié en 1898, La Guerre des mondes (The War of the Worlds) est l’un des premiers romans de science-fiction à imaginer une invasion extraterrestre. H.G. Wells y mêle récit d’aventures, critique sociale et réflexion sur la fragilité de la civilisation humaine.

Dans le récit originel, le narrateur est un écrivain sans nom qui vit dans la campagne anglaise. Il assiste à l’arrivée de mystérieux cylindres tombés du ciel. Ces objets, venus de Mars, libèrent des créatures aux formes étranges — tentaculaires, dotées de grandes têtes — qui se déplacent dans d’immenses machines tripodes armées de rayons ardents capables de désintégrer tout sur leur passage.

Face à la puissance des envahisseurs, l’armée britannique est rapidement balayée. La population, terrorisée, fuit en masse vers la campagne ou la côte, provoquant embouteillages, pillages et scènes de chaos. Le narrateur, séparé de son épouse, tente de survivre en traversant villes et villages dévastés, croisant des personnages symboliques comme le curé (figure de foi impuissante) ou l’artilleur (vision cynique de l’avenir).

Réinventer une invasion… calamiteuse

Depuis 1953 et le film de Byron Haskin, La Guerre des mondes intéresse le cinéma, mais dans la nouvelle version 2025, Mais l’élan créatif finit en pure pagaille. Les critiques ne sont pas tendres : il y a ceux qui évoquent un film ridicule et bâclé, un calvaire visuel et narratif, et même une insulte à l’œuvre de Wells. Sur Rotten Tomatoes, cerise sur le gâteau, le film affiche un fatidique 0 % — un score rarissime — basé sur dix critiques professionnelles.

Voilà qui tourne donc à l’autopromotion de 90 minutes pour Amazon Prime — littéralement une publicité déguisée en film, rapporte Entertainement. Et pourtant, le média adopte un contrepoint amusé : le film, malgré tout — ou grâce à ses excès — serait une sorte de caméo hystérique et distractif , à savourer comme un nanar affable, presque “self-aware”. Un plaisir coupable pour amateurs de mauvais goût maîtrisé, pourrait-on dire.

Étonnamment, malgré ce désastre critique, le film fait un carton… chez ceux qui veulent juste… voir le fiasco. Il est arrivé n° 2 des contenus les plus regardés sur Prime Video, avant de glisser petit à petit dans le top 5 ou top 10. Même New York Post réclame qu’il figure parmi les pires films de la décennie — pourtant, ces chiffres de visionnage reflètent une curiosité vorace, voire un plaisir coupable.

Alors, naufrage fantasmé ou spectacle involontaire ?

Les internautes ne se sont évidemment pas prévié : tweets sarcastiques et vidéos moqueuses : certains ironisent sur la livraison Amazon qui « sauve la planète », quand d’autres y voient un des pires films de sci‑fi, voire la plus ratées des adaptations.

Impossible de passer sous silence la comparaison avec les adaptations d’antan. L’original de 1953 (score RT de 89 %) ou le remake de Spielberg en 2005 (score RT de 76 %) avaient su marquer par leur ambition visuelle, leur respect de l’œuvre… et leur respect du spectateur.

Dans la rédaction, on est plutôt raccord : cette version est loin, très loin du compte : maladresse d’écriture, effets visuels cheap, placement produit omniprésent et narration indigeste. Ce War of the Worlds restera dans les annales… comme témoignage de ce que l’on aurait pu ne pas faire.

Allez, retour sur l’extrait du film de Steven, pour oublier tout cela :