Dans l’arène impitoyable du MotoGP, chaque équipe, du
haut du classement jusqu’au fond de la grille, jongle avec ses
propres défis. Les chefs d’équipe portent le poids des espoirs, des
échecs et des stratégies. Entre la gestion des pilotes, les
contrats incertains, le développement des motos et les intrigues
politiques du championnat, leur rôle est un véritable parcours du
combattant. Alors, à la pause estivale, qui est le patron le plus
dans le viseur ?
Crash.net
a sondé ses experts, et les projecteurs se braquent
sur un nom : Paolo Pavesio, le nouveau boss du projet Yamaha. Mais
il n’est pas le seul à sentir la chaleur…

Pour Alex Whitworth, un homme est particulièrement sous pression
: « s’il y a un patron d’équipe sous pression en ce moment,
c’est probablement Maio Meregalli, simplement
parce que Fabio Quartararo n’est toujours pas satisfait de
Yamaha. » Derry Munikartono va plus loin, pointant directement
Paolo Pavesio, le nouveau patron du projet MotoGP
de Yamaha : « son plus grand défi ne réside pas seulement dans
la moto : il doit également conserver Fabio
Quartararo
. »

Le champion du monde 2021, de plus en plus frustré par la
YZR-M1, ne cache pas son impatience. Si les samedis montrent des
progrès – avec quatre pole positions cette saison, preuve des
avancées techniques depuis le creux de 2024 – les dimanches sont
une tout autre histoire. « Les performances en course restent
insuffisantes, l’usure des pneus est imprévisible », note
Munikartono. Quartararo n’a qu’un podium à son
actif, une brillante deuxième place à Jerez, mais c’est loin de
suffire à apaiser ses ambitions.

En coulisses, Yamaha joue gros. L’arrivée de
Max Bartolini, un as de l’ingénierie, et le
développement d’un moteur V4 en parallèle du
quatre cylindres en ligne montrent une volonté de rebondir. Mais le
temps presse, et Quartararo, qui « n’a jamais
caché son désir de gagner », semble à deux doigts de claquer
la porte.

MotoGP

MotoGP : Pavesio sur
un fil, Pramac dans l’incertitude, Rins dans le collimateur mais
aussi Puig dans la tourmente chez Honda

Pavesio marche sur une corde raide : il doit
accélérer le redressement technique tout en convainquant son pilote
star de rester fidèle au projet au-delà de 2026. « S’il échoue,
Yamaha risque de perdre son pilote de franchise au pire moment
», prévient Munikartono. En attendant, aucun patron n’a plus à
perdre – ou à prouver – que lui.

Peter McLaren braque les projecteurs sur Pramac
Yamaha
, en pleine transition après son passage de
Ducati à Yamaha. « Pramac
Yamaha attend actuellement avec impatience de connaître la
décision de Yamaha de conserver ou non Jack Miller et Miguel
Oliveira
, ou de dire au revoir aux deux pour 2026 »,
explique-t-il.

Après avoir célébré le titre MotoGP avec Jorge
Martin
et Ducati l’an dernier,
Pramac peine à briller avec
Yamaha, occupant la dernière place du classement
par équipes. Malgré deux cinquièmes places encourageantes de
Miller, l’équipe mise sur l’arrivée de
Toprak Razgatlioglu en 2026 pour redorer son
blason. Mais pour l’instant, l’incertitude plane sur les pilotes
actuels, et les résultats doivent suivre pour justifier leur
place.

Chez Honda, Jordan Moreland pointe du doigt
Alberto Puig : « je pense qu’ils
attendaient beaucoup plus de l’équipe d’usine Honda
.
» Malgré la victoire éclatante de Johann Zarco
pour LCR, l’équipe officielle, avec Joan
Mir
et Luca Marini, reste désespérément
loin du podium. « L’équipe d’usine doit avoir hâte de goûter au
prosecco du podium », ironise Moreland. Les espoirs de
redressement sont là, mais les résultats tardent, et la pression
monte sur Puig pour ramener Honda
au sommet.

Lewis Duncan zoome sur l’équipe d’usine Yamaha,
qui semble ne tenir la corde au milieu du peloton que grâce à
Quartararo. « Elle est actuellement sixième au
championnat des équipes après 12 manches », note-t-il, mais le
tableau est loin d’être idyllique. Si Quartararo
brille avec un podium en course sèche à Jerez et quatre pole
positions, son coéquipier Alex Rins déçoit. «
Depuis sa fracture de la jambe en 2023, Rins n’est plus
tout à fait le même
», observe Duncan.

En Allemagne, Rins terminait 10e à près de 40
secondes du leader, tandis que Quartararo, 4e,
était à 20 secondes. En République tchèque, l’écart entre les deux
pilotes s’élevait à 11 secondes. Les rumeurs vont bon train :
malgré un contrat pour 2026, Rins pourrait être
poussé vers la sortie si ses performances ne s’améliorent pas. «
Si l’équipe d’usine ne peut pas compter sur Rins pour obtenir
de bons résultats aux côtés de Quartararo, cela ne fera que freiner
la progression du constructeur », avertit Duncan.

Que ce soit Pavesio chez
Yamaha
, confronté à la menace d’un départ de
Quartararo, Puig chez
Honda
, en quête de résultats probants, ou les
décisions cruciales chez
Pramac
, les patrons du MotoGP n’ont pas de
répit. Chaque choix, chaque réglage, chaque conversation avec un
pilote peut faire basculer leur avenir.

Alberto Puig Honda