Une ingénieure mosellane dans l’univers très secret et masculin de la Formule 1. Depuis 2018, Marine Favre-Decloux, 35 ans, travaille au sein de l’écurie Mercedes, champion du monde des constructeurs entre 2014 et 2021.
Loin du vacarme des circuits , Marine Favre-Decloux a récemment retrouvé la tranquillité de sa Moselle Natale, à Montigny-lès-Metz, pour y passer quelques jours de vacances. A quelques encablures du domicile familial, l’ensemble scolaire Jean XXIII, où elle a étudié de la 6e à la 3e. Jamais à l’époque du collège, elle ne s’était imaginé travaillé un jour dans la Formule 1 : » plus jeune, j’étais pas accroc à la F1, mais ce qui m’intéressait c’était l’innovation technique et mécanique ! «
Cette touche à tout, manuelle, selon sa mère, s’oriente alors vers des études d’ingénieure : trois ans de prépa, puis l’université de technologie de Belfort-Montbélliard, et celle prestigieuse de Crawley en Angleterre, des stages dans des entreprises de renom comme Rolls Royce et Jaguar. L’aéronautique lui tend les bras, mais c’est finalement dans le sport auto, qu’elle décroche son premier job : » si on participe à l’élaboration d’un avion, cela prend beaucoup de temps. Dans le sport auto, si on a une idée, on la met sur papier et trois semaines plus tard, votre innovation est déjà testée. «
plus de 50 heures de travail par semaine
En 2018, la Mosellane intègre les rangs de l’écurie Mercedes qui domine alors la discipline et elle va notamment travailler, spécifiquement, sur la boite de vitesse de la monospace d’un certain Lewis Hamilton, le septuple champion du monde, qu’elle définit comme un pilote hors du commun : » ma dernière rencontre avec lui remonte au moment où il a annoncé son départ pour Ferrari. C’est un super pilote, mais aussi un incroyable ingénieur, car au moment des débrief des courses, il posait énormément de questions. Il a aussi beaucoup œuvré pour lutter contre les discriminations « .
loading
Des rencontres inoubliables, un métier-passion, mais aussi quelques petites frustrations, car l’ingénieure de 35 ans, ne s’est jamais rendu sur un Grand Prix Monaco, Imola, Spa, c’est uniquement réservé à une poignée de privilégiées : » moi sur les courses, je travaille depuis le quartier général de l’écurie, en Angleterre. Les places lors des grands prix sont surtout réservées pour les mécaniciens « . Mais la Mosellane explique aussi qu’à l’occasion da sa lune de miel, au Japon, elle a pu, avec son mari, être invitée par son écurie à assister au grand prix de Suzuka.
Dans cet univers encore très masculin, la Mosellane vient aussi de se lancer dans le mentorat, auprès de jeunes lycéennes anglophones, pour notamment féminiser davantage le sport auto.
loading
Après la naissance, il y a tout juste un mois, de son second enfant, l’ingénieure mosellane est actuellement en congés maternité. Mais entre deux biberons, Marine Favre-Decloux imagine déjà la monospace 2027 de son écurie, avec le secret espoir de retrouver un titre mondial des constructeurs, qui fuit la marque allemande depuis plusieurs années maintenant.
À lire aussi