Par
Lisa Rodrigues
Publié le
10 août 2025 à 7h02
Alors que la canicule est de retour en Isère, les communes du lac de Paladru, à une quarantaine de minutes de Grenoble, s’attendent à une affluence importante de baigneurs. Sur la plage municipale de Charavines, ils sont tout autant des locaux que des vacanciers et urbains fuyant la chaleur des grandes villes.
« Le lac de Paladru est à la fois un lieu de destination touristique de grand rayonnement et une zone de baignade de proximité de toutes les agglomérations voisines, insiste Bruno Guillaud-Bataille, maire de Charavines. On a une plage avec une jauge à 300 personnes, mais on peut monter à 1 000 personnes » les jours de forte affluence.
Gratuité et manque de piscines attirent les familles
Le dernier grand épisode de fréquentation de Paladru, c’était la première canicule de l’été 2025 à la fin juin. Même si, habituellement, la période est connue pour attirer les baigneurs, notamment à Charavines. « Nos plus fortes fréquentations, on les observe en début de saison, quand personne n’est encore parti en vacances et dès les premières grosses vagues de chaleurs », indique Bruno Guillaud-Bataille.
La raison est simple : la plage municipale est la seule gratuite du lac. « Autrement dit, les milieux populaires, les familles qui ne peuvent pas se permettre de payer à chaque entrée 5 ou 7 euros pour aller à la plage viennent ici. »
Tout le monde a besoin d’aller à l’eau quand il fait chaud. Et comme il y a de plus en plus de piscines fermées, le lac est très très fréquenté.
Bruno Guillaud-Bataille
Maire de Charavines
« Si on met l’entrée payante, on créerait une insécurité »
Cette gratuité de la plage, le maire compte bien la maintenir, malgré les demandes récurrentes d’une partie de sa population pour en réguler l’entrée.
« On tient à cette gratuité à Charavines. Si on met l’entrée payante, on créerait une insécurité, parce que toute cette population qui vient aujourd’hui chez nous se déporterait sur des sites extérieurs non surveillés, voire sur des sites dangereux. »
D’autant plus qu’il est utile de rappeler que la baignade dans le lac de Paladru n’est autorisée que sur des sites prédéfinis, malgré des zones d’ombres administratives.
Un poste de gendarmerie avancé uniquement en été à Paladru
Qui dit augmentation de la fréquentation des lieux dit possibilité d’une multiplication de situations à risque pour la sécurité des visiteurs et des locaux.
Cet été encore, la gendarmerie de l’Isère a ouvert un poste avancé à Bilieu, au bord du lac de Paladru, composé de 4 militaires rattachés à la compagnie de La Tour-du-Pin.
« Depuis le mois de juillet, on est à presque 40 interventions sur les communes du pourtour du lac, et plus de 35 interventions d’initiative par les militaires du poste », précise le commandant de la compagnie Nicolas Mohamed. Un bilan auquel il faut ajouter « une quarantaine d’amendes forfaitaires délictuelles pour de la consommation ou de la détention de stupéfiants » infligée sur la zone.
Réguler l’accès au lac ?
La solution pourrait être à chercher du côté de l’accessibilité en régulant le nombre de personnes sur site, comme au lac d’Aiguebelette où les accès peuvent être fermés en cas de forte affluence.
Une option balayée par les élus des communes riveraines contactés ces dernières semaines par la rédaction. « Il n’est pas question de fermer les axes routiers pour accéder au lac », assurait en juillet Denis Carron, maire de Villages-du-Lac-de-Paladru. Même position pour Bruno Guillaud-Bataille pour qui une fermeture des accès « empêcherait les villages du lac de vivre » et pénaliserait les commerces.
La communauté d’agglomération du Pays Voironnais a tout de même lancé des études concernant l’accessibilité du lac en période estivale. Système de navettes pour aller au lac, stationnements, aménagements piétons sur les rives… Tout est sur la table, mais rien n’est encore décidé.
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