Depuis des années la communauté scientifique utilise des “hydrophone”, des sortes de micro aquatiques, pour étudier la faune sous-marine. Ces appareils permettent d’enregistrer un grand nombre de sons, y compris ceux produits par les baleines bleues.

Mais depuis quelques temps, les scientifiques s’inquiètent. Les baleines sont de plus en plus silencieuses. Dans une étude, publiée au sein de la revue PLOS One, le co auteur John Ryan revient sur ce phénomène. Selon lui, les baleines seraient tout simplement … en train de mourir de faim.

Des baleines affamées

De récentes vagues de chaleur ont déréglé le fragile écosystème marin. Dans une eau plus chaude, des algues toxiques ont pu se développer. Or cela a causé un empoissonnement de masse chez les krill. Lançant une réaction en chaîne qui frappe les baleines de plein fouet. Car les krills sont leur principale source de nourriture.

Dans les faits, les chants des baleines bleues ont chuté de 40%. Et la situation ne devrait pas s’améliorer. Les premiers relevés sur la température des océans ont été faits dans les années 40. Par rapport à ces données, les vagues de chaleur sont aujourd’hui trois fois plus longues. Or c’est justement cette persistance qui rééquilibre à ce point l’écosystème.

Pour Dawn Barlow, écologiste de l’Université d’État de l’Oregon, ce manque de nourriture pourrait être à double tranchant. Si les baleines passent tout leur temps à se nourrir, elles ne vont plus essayer de se reproduire. Elles vont donc mourir de faim d’un côté, et leur population va doublement chuter à cause d’un taux de fécondité en baisse.

Le sort de notre planète dépend des baleines ?

D’après les dires de la scientifique Kelly Benoit-Bird, co-auteure de cette étude et biologiste marine de l’Aquarium de Monterey Bay nous pourrions rapidement atteindre un “point de bascule”. Selon elle, il ne faut pas seulement être inquiet pour les baleines, mais pour la planète entière.

Avec une eau toujours plus chaude, les océans seront de moins en moins capables de stocker du carbone. Or ils sont aujourd’hui la première source de captation naturelle de ce gaz à effet de serre.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, 39 000 gigatonnes de carbone (GtC) sont stockées dans les océans. À titre de comparaison, l’atmosphère est composée de 750 GtC. Tous les ans les océans en absorbant environ 2,4 GtC. Mais ce phénomène naturel repose sur un équilibre très fragile, hautement perturbé par le changement climatique.

L’équilibre fragile du carbone dans les océans

En étant absorbé par les océans, le dioxyde de carbone (CO2) se transforme. Il devient de l’acide carbonique et libère des ions carbonate. Sous cette forme, il permet de réduire le pH des océans. En temps normal, il sert de régulateur et permet de composer la hausse du pH causé naturellement par la faune et la flore sous marine.

Mais à cause du réchauffement climatique, les ions carbonates sont de plus en plus nombreux, et dans le même temps, les écosystèmes marins sont de plus en plus pauvres. Résultat les océans s’acidifient, ce qui décime encore un peu plus les espères présentes dans l’eau de mer.

Un cercle vicieux qui semble innarêtable, à moins que l’espèce humaine cesse (très) rapidement de polluer la planète qui lui sert de maison.

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