Par
Rédaction Courrier du Pays de Retz
Publié le
10 août 2025 à 14h10
Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. Des élans de générosité s’étaient alors mis en place un peu partout en France, parfois portés par des associations. Comme celle créée par Camille dans le Puy-de-Dôme à l’annonce de la guerre.
Nommée UAid63 Les Bougnats pour l’Ukraine, cette association a depuis donné le jour à plusieurs antennes locales : à Brest en Bretagne, dans les Yvelines, et à Saint-Aignan de Grand Lieu (Loire-Atlantique).
» On ne confie pas ça à un transporteur. «
Corinne Sapience, habitante de Saint-Aignan de Grand Lieu, en fait partie. « Le but de l’association, c’est de venir en aide au peuple ukrainien » explique Corinne « en organisant et en réalisant les convois elle-même. »
Si la première étape, c’est de récolter des dons matériels et des financements, l’organisation ne s’arrête pas là : « On ne confie pas ça à un transporteur. »
Camille a ainsi conduit elle-même l’ensemble des convois humanitaires, et a également rapatrié 10 femmes et enfants. Corinne, de son côté, a rapidement été sensible à la cause en raison de sa passion pour l’histoire, notamment la période de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à la chute de l’URSS. Elle a ainsi été très choquée « que l’on vienne, en 2022, envahir un pays qui est indépendant, comme l’Allemagne a pu envahir la France. De quel droit on vient envahir un pays autonome, qui depuis 1991 a son indépendance ? » s’insurge-t-elle.
» On est allées à Kiev par nos propres moyens »
Depuis qu’elle a ouvert l’antenne de Loire-Atlantique début 2024, Corinne a rassemblé de nombreux dons (vêtements, jouets, produits médicaux…) dans un local à Pont Saint-Martin, mis gracieusement à disposition. Elle n’a pas encore pu organiser un convoi avec les dons récoltés par manque de moyens financiers. En attendant de réunir les fonds nécessaires, Corinne s’est rendue en Ukraine l’été dernier : « On est allées à Kiev en août par nos propres moyens, avec les membres de l’antenne de Brest. »
Vidéos : en ce moment sur Actu » J’en ai encore des frissons «
Une façon pour elle de ressentir ce que vit le peuple ukrainien, mais aussi de s’assurer qu’elle sera bien capable de mener ce convoi à travers l’Ukraine, car les risques sont réels. Lorsqu’elle s’y est rendue, la situation était calme, et Kiev n’est pas situé sur le front. Pourtant, les alertes d’attaque aérienne y étaient déjà quotidiennes, de jour comme de nuit. Dès que la sirène retentissait, il fallait se rendre au refuge le plus proche : « J’en ai encore des frissons », raconte Corinne.
« Tous les soirs, on se couchait, on préparait le minimum, c’est-à-dire nos papiers, une bouteille d’eau, nos billets de retour ; on préparait tout de façon à, le plus vite possible, descendre au refuge.
Corinne Sapience
La résilience des Ukrainiens
Elle souligne la résilience des Ukrainiens, car dès que la sirène retentit, « vous savez que potentiellement, l’immeuble où vous êtes, il y a un drone ou une bombe qui peut tomber dessus », et si elle ne l’a vécu qu’une semaine, pour les habitants, cela fait plus de trois ans. Elle est en contact régulier avec des Français engagés volontairement dans l’armée ukrainienne, qui sont pour elle « d’un courage fabuleux », et qui la tiennent au courant de la situation.
En ce moment, ça bombarde toutes les nuits, partout. Même à Kiev depuis quelques mois, il y a zéro nuit tranquille. Ils ne savent pas ce que c’est que de dormir sur leurs deux oreilles. »
Corinne Sapience
Pour Corinne, ces attaques et ces alertes, qui durent souvent toute la nuit, « c’est une torture morale. C’est forcer à l’épuisement d’une population. »
Pourtant, l’activité continue, les gens se rendent à leur travail, les commerces sont ouverts… mais dans le stress permanent d’une attaque aérienne.
Une cagnotte en ligne pour un convoi
Aujourd’hui, pour pouvoir mener un convoi de Loire-Atlantique jusqu’en Ukraine, Corinne a surtout besoin de financements et a ouvert une cagnotte en ligne. « Il me faudrait entre 2 000 et 4 000 euros. J’ai aussi besoin de bénévoles pour m’aider à mettre en cartons les dons, ainsi que d’un camion, avec une location gratuite ou à petit prix » explique Corinne. Car si l’association bénéficie de petites aides des communes, elle fonctionne principalement sur donations privées, ou sur les fonds propres de ses membres. Corinne cherche aussi encore quelques dons matériels, mais essentiellement des médicaments et des consommables médicaux : « des seringues, des aiguilles, des pansements, des atèles… tout ce qui sert à un hôpital. »
Corinne a conscience que les actions de l’association ne sont qu’une petite goutte d’eau par rapport à l’échelle du pays, mais « une goutte d’eau, plus une goutte d’eau, plus une goutte d’eau, ça peut remplir l’océan ». Il est à noter qu’en plus des convois déjà organisés, l’association a tout de même permis le jumelage de Clermont-Ferrand ainsi que de Pont-du-Château avec deux villes en Ukraine.
Par ailleurs, l’association UAid63 Les Bougnats pour l’Ukraine est reconnue d’intérêt général, ce qui signifie que tous vos dons sont déductibles d’impôts.
Contact : Corinne Sapience – [email protected].
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.