Salford ne connait pas de répit dans cette saison de Super League. Le club fait énormément parler de lui mais pas pour les bonnes raisons. 

Les Red Devils de Salford ont su toujours faire parler d’eux avec leurs prises de positions, en particulier quand il s’agissait de s’en prendre aux clubs français et notamment aux Dragons Catalans. Cette saison, ils sont au cœur d’une polémique qu’ils aimeraient éviter. En effet, depuis le début et malgré le promesse de rachat du club par un consortium dirigé Dario Berta, les problèmes économiques perdurent.

État des lieux

Dès le début de la saison le club a connu d’énormes difficultés financières. Un prêt relais de 3 millions de Livres accepté au mois de juin 2025 a permis de payer les salaires en retard mais n’a pas solutionné le mal et le traumatisme vécu par les joueurs. De plus, la crise touche même le personnel extra-sportif, non payé depuis le mois de juillet. L’assurance maladie a été régularisée mardi afin que les joueurs puissent s’entrainer. La RFL serait disposée à alléger les règles pour que la compétition puisse continuer accordant au club la possibilité de faire jouer plus de joueurs en prêts. Plusieurs clubs se sont positionnés pour les aider.

Parallèlement à cela, le consortium dirigé par Dario Berta n’a pas encore versé l’argent. Les joueurs se sont mis en grève et refusent de jouer. Mais une fois la situation « réglée », la peur que le problème réapparaisse gangrène le vestiaire et le moral des joueurs. Paul Rowley, l’entraineur, tente de garder espoir mais son vestiaire se vide. Les joueurs, tour à tour, annoncent leur départ en fin de saison ou à effet immédiat. En effet, ont déjà acté leur départs : Hankinson, Hill, Sio, Croft, Burgess, Dupree.

À cela, s’ajoute le fait que le club ne peut plus se projeter et leurs meilleurs jeunes aussi commencent à regarder si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Certains ne se sont toujours pas entraînés cette semaine. On estime que seulement onze joueurs ont assisté à l’entraînement mardi. Sportivement, les résultats sont à l’image de leur match d’ouverture (82-0 contre St Helens) c’est-à-dire catastrophique. Ils comptent 2 victoires sur les 20 matchs joués et un nombre de points encaissés abyssal (510). Le projet 2026 est difficile à élaborer. Les possibilités de bâtir une équipe compétitives s’amenuisent, les liquidités aussi. L’image du club est en train de se ternir aux yeux de tous. Et cela n’est pas sans conséquences.

Risque de descente dû aux différents critères IMG

L’IMG est un organisme qui gère la Super League et qui fait le choix des clubs qui la composent. Les résultats sportifs comptent pour 25 % afin de se maintenir en Super League et sur les trois dernières saisons, les Reds Devils se positionnent en queue de peloton. Les infrastructures ont une importance de l’ordre de 15 %. Dans ce secteur, on ne peut pas dire que le club caracole en tête. Leurs infrastructures sont limitées. La moyenne des spectateurs ne cesse de baisser avec seulement environ 3 000 personnes au stade. De plus, ils sont très peu suivis sur les réseaux sociaux (importance 15 %). Et pour finir, la stabilité financière n’est pas au rendez-vous et compte pour 30 % de la notation. Bref, déjà que le club était sur la sellette avec un grade B (club pouvant descendre), la situation est très compromise. Mais malheureusement, cela pourrait être pire !

Risque de fermeture du club

Même si le risque de fermeture du club est faible, il reste présent. Le plus gros problème à gérer est le versant financier. En cas de manquement des obligations financières légales, Salford serait contraint de mettre la clé sous la porte. Il est primordial pour le club de payer ses « charges » à l’HMRC l’équivalent en France du FISC et de l’URSSAF. Ils pourraient donc basculer sur un gel de leur compte bancaire et une perte de la licence professionnelle. Bien que le risque soit réel, il est quand même très faible. Historiquement, les clubs dans cette situation ont été simplement relégués (Widnes et Bradford).

Avec une Super League qui passe à 14 clubs l’an prochain, ce n’est peut-être pas 2 mais 3 spots qui seraient disponibles. Une mauvaise nouvelle pour Salford donc mais une bonne nouvelle pour le Toulouse Olympique et retrouver deux clubs français en Super League.