Posted On 16 avril 2025

« Il faut que tout change pour que rien ne change ». Dans le Guépard, la célèbre formule du Prince Salina à Tancrède, incarné par Alain Delon, demeure un mantra pour ceux qui veulent garder le pouvoir. À Grenoble les Rouge/Verts l’actualisent : « si la ligne de gauche citoyenne et écologiste est toujours revendiquée, l’idée est aussi de faire du « nouveau », de ne pas être dans la totale continuité. « Pour créer de l’envie » écrit ce matin dans le « Dauphiné » (16/4/25) Eve Moulinier à propos des préparatifs de la majorité municipale sortante. Il s’agit d’incarner « l’après Piolle ». 


Source « SaccageGrenoble »

LE GRAND TIMONIER EST PASSÉ PAR PERTES ET PROFITS

On matraque à l’envie « l’après Piolle ». Le Grand Timonier est passé par pertes et profits. Il s’agit même de lui faire supporter seul l’impopularité du bilan. Ils veulent « créer de l’envie ». On retrouve donc l’enfumage habituel, classique, répété : « les réseaux citoyens » qui vont à la rencontre de la population. Ils n’existent pas. Il s’agit de militants Rouge/verts repeint à l’envie. Les seuls, à la marge, qui se revendiquaient comme tels ont quitté la majorité avec fracas très critiques sur ses tricheries : Pascal Clouaire ex Adjoint au Maire et Michel Verneray, le Président « officiel ». Mais peu importe. Pourvu qu’on en parle comme s’il s’agissait d’une réalité. 

L. RUFFIN (Verts/LFI) : « UN SCÉNARIO POUR UN PRODUCTEUR »(Libération)

Le trio de femmes alignées (Lucille Lheureux, Margot Belair et Laurence Ruffin) sont la vitrine légale de l’opération. Deux sur trois sont intimement mêlées au bilan. La troisième cherche à bâtir une story pour bobos gauchos. Même « Libération », laudateur, ne s’y est pas trompé : c’est comme « un scénario pour tenter de convaincre un producteur ». 

ELLE FAIT UN PAUSE DE PLUSIEURS MOIS EN AFRIQUE… 

Elle raconte ses longs voyages qui lui permettent « de garder l’envie et de respirer ». Mais le storytelling est parfois corrigé. Pour passer de la vilaine économie de marché à l’économie sociale et solidaire, « elle a fait une pause de plusieurs mois en Afrique pour réfléchir au sens qu’elle souhaitait donner à sa vie professionnelle ». 

… MAIS LA CROISIÉRE EN THAÏLANDE DISPARAIT

Mais attention pas comme vous et moi : « Mon voyage dans la région de Bandafassi (Kédougou) m’a particulièrement marquée. Comme la population se déplaçait aussi en bicyclette, j’ai pu mieux appréhender la pénible vie des Maliens » (!)  raconte-t-elle à l’Essor. Ou encore : « En 2018, nous avons entrepris ce voyage de six mois, notamment en Asie. J’ai été particulièrement touchée par l’île de Komodo en Indonésie. Un lieu où l’organisation de la société donne tout son sens aux notions de collectivité et l’équité ». Pourquoi les Grenoblois ne font-ils pas comme elle ? Mais à quoi ils pensent si bêtement pour gagner leur vie sans réfléchir. En tout cas la croisière en Thaïlande a disparu de la story.  

CITOYENS FORMÉS CHEZ LES VERTS/ADES DE R. AVRILLIER

Tout ça est si nouveau que le « Dauphiné » nous apprend que « les citoyens » qui vont à la rencontre des grenoblois sont « formés » pendant un week end chez les Verts/Ades, la secte politique de Raymond Avrillier, le parrain de la majorité, qui drive et protège la majorité municipale où ils sont majoritaires. 40 ans de modernité…

LA VIOLENCE POLITIQUE EST CAMOUFLÉE 

On imagine les consignes pour ces militants chevronnés, biberonnés au trotskysme, au maoïsme (pour Avrillier), à l’anti-nucléaire et maintenant au woquisme et à l’islamo gauchisme. Cette violence politique est encore présente pour la biennale des villes en transition en mai, dont la marraine est  Fatima Ouassak présentée comme « militante écologiste, féministe et antiraciste », pour qui l’écologie est « un outil de la lutte contre le colonio-capitalisme ». Mais on doute que ces charmants porte parole du « réseau citoyen » viennent frapper à la porte des grenoblois avec ce slogan. 

LA « SÉCURITÉ » APPARAIT TIMIDEMENT EN FIN DE LISTE 

Non, ils vont, selon le DL, aborder « le logement, l’hébergement, l’égalité des droits, la santé, l’économie locale, l’espace public, les mobilités et la sécurité… ». Même cette dernière préoccupation, avec ce mot qui ne figurait pas dans le lexique municipal jusque-là. Seule la « tranquillité publique » était de son ressort. À ces légères évolutions sémantiques on mesure l’état réel des sortants. 


Lucille Lheureux, Margot Belair, l’opération tromperie est en marche, mais un peu voyante

LA CONSULTANTE « INDÉPENDANTE » EST SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU GROUPE VERTS

Le tout est encadré par une « consultante indépendante » (!). Il s’agit de Princy Borgne, la Secrétaire Générale salariée du Groupe Écologiste, Social et Citoyen (Métropole du Grand Paris). On adore ces présentations dont l’extrême gauche raffole, qui disent l’exact opposé du réel.  

2026 est donc la répétition sans aucune innovation des opérations imaginées et conduites par Erwan Lecoeur et Enzo Lesourt en 2014 et 2020. Avec une story bancale pour Laurence Ruffin qui ne parle que d’elle (ça ne vous rappelle personne ?) et n’a aucune solution à apporter aux problématiques locales. 

LE PS GRENOBLOIS PARTI POUR FAIRE DE LA FIGURATION

L’épisode « citoyen » est un habillage qui ne va pas durer puisque les Rouge/Verts ont convoqué le 21 juin LFI, Le PS et le PC pour une rencontre de la coalition du Nouveau Front Populaire. « Il faut que tout change pour que rien ne change ». Le PC, réduit aux acquêts, ne peut rien. Qu’en sera t-il du PS ? En ayant choisi Amandine Germain, qui est dans leurs mains électorales, l’ex grand parti grenoblois ne s’est pas placé dans la meilleure position : « on ne fera pas de la figuration » dit elle au DL (12/4/25). C’est mal parti. 

LES ÉLUS PS SE SABORDENT EUX-MÊMES

En acceptant la comédie jouée par la majorité sortante et son bilan social catastrophique, en tolérant l’extrémisme de LFI, les élus PS se sabordent eux-mêmes. Ils sont en contradiction avec leur discours tenu depuis 5 ans au Conseil Municipal. En se refusant à toute alliance d’intérêt local, le PS s’empêche de redevenir une force centrale. Il se livre pieds et poings liés et ne peut finir que supplétif pour quelques postes éventuels d’Adjoints au Maire. Des destins à la Maxence Alloto se dessinent. Le PS  disparait de la carte avant d’y avoir pénétré.

AMANDINE GERMAIN DÉJA AUXILIAIRE DE LA MAJORITÉ MUNICIPALE

Dès hier soir à l’assemblée de l’Union de Quartier du Village Olympique, Amandine Germain répétait déjà les éléments de langage de l’effacement au détriment des intérêts des habitants : pas de mise en cause de la politique municipale qui a cassé le quartier. Juste un problème de « méthode » et « de dialogue ». Elle fera remonter à… Chloé Pantel, l’adjointe au Maire (Verts/LFI) qui doit ignorer tous les problèmes du quartier ! L’adjointe au Maire qui a a contribué à tuer la MJC et le théâtre Prémol, après la fermeture de la bibliothèque. Les habitants peuvent compter sur les élus PS ! Ils sont trahis.


Cécile Cenatiempo et Hassen Bouzeghoub, les élus PS du Conseil Grenoblois abandonnent leurs convictions par discipline de parti et abandonnent les grenoblois victimes de la politique municipale

UNE PARTIE DE LA GAUCHE VOTE CARIGNON

Ce ralliement n’est pas une si bonne nouvelle que ça pour les sortants. Car de 27 % (Safar en 2014) à 12 % (Noblecourt en 2020), le PS qui ne défend plus les habitants et ne s’affirme plus en tant que tel poursuit sa chute. Quel intérêt de récupérer un cadavre électoral ? Nombre d’électeurs socio-démocrates, nombre d’hommes de gauche – certains l’affichent déjà publiquement – choisissent les solutions préconisées par la société civile avec Alain Carignon. Ils ne craignent pas la transgression pour sauver Grenoble.

C. FERRARI (EX PS) RALLIE « PLACE PUBLIQUE »

Le ralliement à Place Publique annoncé hier par Christophe Ferrari, Président (ex PS) de la Métropole démontre que cet espace en jachère sera peut être repris pour partie. En tout cas en tentant de l’apporter aux sortants, le PS transporte du sable à mains nues. Il n’en restera pas grand chose.  

ROUGE/VERTS : L’ENVIE N’Y EST PLUS 

Le ripolinage engagé par nos Rouge/Verts grenoblois risque de s’effacer à la première pluie. « L’envie » n’y est plus. Ce montage laborieux, éculé démontre que ce n’est pas seulement le deuxième cerveau qui fait défaut. Il n’y a même plus de cerveau du tout. 

LES FAUX CITOYENS ÇA NE PEUT PAS MARCHER APRÈS 11 ANS DE POUVOIR

Non, les faux citoyens à la rencontre des grenoblois pour connaitre leurs désirs ça ne peut pas marcher après 11 ans de pouvoir local. Ils le disent à la municipalité par « lettres ouvertes », pétitions, Unions de Quartiers, sur tous les tons et tous les modes : l’insécurité endémique, la baisse dramatique de la valeur des biens qui induit une paupérisation accélérée, un niveau insupportable d’impôts, une ville mal préparée au réchauffement climatique car devenue la première de France pour les ilots de chaleur en 2022, un espace public qu’on n’a jamais connu aussi dégradé, des quartiers entiers ghettoïsés, une vie commerciale assassinée par des choix dogmatiques. 

OU ASSUMER LE BILAN, OU REVENDIQUER LA RUPTURE

Tout est connu, verbalisé. « L’après Piolle » ne peut pas être revendiqué par ceux qui ont accompagné et soutenu sa politique et son autoritarisme. Pas possible de passer aussi grossièrement entre les gouttes. Le piège se referme pour les sortants et leurs futurs alliés : ou assumer le bilan, ou revendiquer la rupture. Dans les deux cas les dégâts seraient considérables. Il n’existe pas de bonne solution pour eux.