L’ancien adjoint à la mairie de Paris chargé de l’Europe a été condamné, jeudi 7 août, à six mois de prison avec sursis, ainsi qu’à 5 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité.
L’ancien adjoint à la maire de Paris, Hermano Sanches Ruivo, a été condamné jeudi 7 août par le tribunal correctionnel de Paris à six mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité, rapporte Le Parisien. Les juges lui reprochent d’avoir pris part à des délibérations accordant des subventions à Cap Magellan, une association qu’il avait cofondée en 1991 et pour laquelle il travaillait ensuite comme consultant rémunéré. L’élu socialiste de 59 ans, engagé depuis 2008 aux côtés de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo, a annoncé qu’il fera appel.
Un procès qui « sert à se payer le Portugais de service »
À l’issue du délibéré, la défense de l’accusé a vivement contesté la décision du tribunal, estimant qu’aucune preuve ne justifiait une telle condamnation. L’avocate d’Hermano Sanches Ruivo a dénoncé un dossier vide et un traitement discriminatoire : « Ce procès sert à se payer le Portugais de service. Mon client est peut‑être maladroit mais malhonnête, sûrement pas », relate le quotidien francilien. De son côté, l’ancien élu a expliqué ressentir « un profond sentiment d’injustice” et surtout une forte incompréhension « Comment puis‑je être condamné pour abus de confiance alors qu’aucune structure n’a porté plainte que je n’ai eu aucun bénéfice et que j’ai tout déclaré ? ». Un point de vue partagé par l’association Cap Magellan, qui avait adressé un courrier au tribunal pour défendre son ancien président. « Hermano Sanches Ruivo n’a, à aucun moment, abusé de notre confiance, bien au contraire : son action […] a permis de développer notre présence au Portugal ».
Une affaire qui dure depuis quatre ans
L’affaire a commencé en octobre 2021, quand l’ancien adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’Europe a été placé en garde à vue après une dénonciation anonyme l’accusant de blanchiment d’argent. La mairie de Paris a ensuite signalé l’affaire à la justice en appliquant « l’article 40 » du code de procédure pénale, qui oblige les autorités à signaler toute infraction dont elles ont connaissance. Avant cela, l’élu avait déjà réglé un redressement fiscal pour des salaires qu’il n’avait pas déclarés. Il affirme toutefois ne pas avoir pu consulter son dossier judiciaire pendant plus de trois ans.
publié le 8 août à 10h11, Alexandre Lecomte, 6Medias
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