Les habitués des pays nordiques le savent : les rennes que l’on y croise sont dans leur quasi-totalité semi-sauvages. Domestiqués depuis des millénaires par les Samis, ils appartiennent à des éleveurs. Mais contrairement à ceux de Finlande ou de Suède, en Norvège, environ 25 000 rennes (Rangifer tarandus) sont véritablement sauvages. Le revers de cette liberté : les individus du parc national de Dovrefjell sont plus craintifs et donc plus difficiles à approcher, mais le sentiment de privilège à pouvoir les observer en est décuplé.

Rennes et bœufs musqués : entre observation et survie fragile

Bien que les bêtes occupent les zones les plus reculées du parc, plusieurs sentiers permettent de maximiser les chances de les observer, notamment le Musk Ox Trail (« sentier du Bœuf musqué »), un itinéraire proposant des boucles de cinq à quinze kilomètres. Avec un peu de patience, on peut observer des rennes et, avec un brin de chance, apercevoir également des bœufs musqués. Bon à savoir : les cervidés affectionnent le milieu forestier et sont plus faciles à apercevoir à l’aube ou lorsque survient le crépuscule.

Les populations de rennes qui dépassent le demi-million de têtes dans les pays nordiques sont bousculées par le réchauffement climatique et l’expansion des activités industrielles et minières. La fonte précoce des neiges, suivie de gels soudains, crée des croûtes de glace qui rendent le lichen inaccessible. Les rennes, privés de leur nourriture principale, s’affaiblissent et leur mortalité augmente. Cette situation affecte directement l’existence déjà précaire des Samis.

La meilleure période pour observer les rennes sauvages

L’été et le début de l’automne, quand les troupeaux migrent vers des altitudes plus basses. À noter : certaines zones du parc sont fermées de mai à juillet, période de mise bas des rennes, durant laquelle ils sont particulièrement vulnérables aux perturbations.

Les autres espèces à observer en Norvège

Le parc national de Dovrefjell est l’un des rares au monde où l’on peut voir les majestueux bœufs musqués. D’autres espèces typiquement septentrionales habitent le parc telles que le glouton, un mustélidé solitaire, et le renard arctique.

Le spot d’observation

Le magnifique observatoire de Snøhetta, accessible au terme d’une courte marche depuis le parking du mont Tverrfjellet, domine un paysage steppique, à 1250 mètres d’altitude. Les immenses baies vitrées permettent de scruter la faune locale depuis un abri chaud. Jumelles recommandées !

Autre site naturel

On peut trouver des rennes dans quasiment toute la Scandinavie, mais pour observer et photographier des spécimens sauvages dans leur milieu forestier naturel, la Laponie finlandaise est recommandée, notamment le parc national de Lemmenjoki.

➤ Article paru dans le magazine GEO HS n°128, « Fascinante faune sauvage », d’août-septembre 2025.

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