Ce texte est une traduction d’un article de CTV News
«Lorsque vous menez ce genre de négociations, vous devez vraiment commencer par examiner quels sont les intérêts fondamentaux des deux parties concernées», a dit dimanche Jeremy Kinsman, ancien ambassadeur du Canada en Russie, à CTV News Channel. «Je ne sais pas vraiment quels sont ceux de la Russie.»
Il a averti que Trump pourrait une fois de plus être vulnérable à la manipulation du dirigeant russe.
«Je crains que Poutine ne se joue à nouveau de Trump, en donnant simplement l’impression de discuter pour éviter de nouvelles sanctions. (…) Cela ne fonctionnera que si Trump se montre ferme envers la Russie.»
Dans une communication commune, les dirigeants italien, français, allemand, polonais, britannique et finlandais ainsi que le président de la Commission européenne appellent Trump à «mettre fin à la guerre d’agression de la Fédération de Russie» contre l’Ukraine avant sa rencontre avec Poutine, prévue le 15 août en Alaska, aux États-Unis.
Cette déclaration, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifiée dimanche sur X de «précieuse et pleinement soutenue», exige en outre que Trump garantisse à l’Ukraine la capacité de défendre efficacement sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Selon M. Kinsman, cette déclaration souligne le consensus unanime pour garantir que Trump s’oppose à Poutine et soutienne la sécurité de l’Ukraine.
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«(Les dirigeants européens) disent ce que le Canada, ces pays et, jusqu’à récemment, les États-Unis ont toujours dit être la position fondamentale du monde libre développé face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie», a-t-il mentionné.
«Ce n’est pas nouveau, mais ce qu’ils font, c’est renforcer le fait qu’ils ne seront pas très heureux si Trump tente de s’écarter de cette position.»
Toutefois, M. Kinsman estime que le fait qu’ils se rencontrent en privé est préoccupant et soulève des inquiétudes quant aux implications de la guerre qui oppose depuis plus de trois ans la Russie et l’Ukraine.
«(Trump) invite le dirigeant russe, qui est sous le coup d’une inculpation de la Cour pénale internationale, (aux États-Unis), alors que tous les pays de l’OTAN ont déclaré qu’ils ne l’accueilleraient pas sur leur territoire», a expliqué M. Kinsman. «Trump donne donc à Poutine quelque chose qu’il veut clairement. Poutine cherche à obtenir une forme d’impunité pour l’invasion de l’Ukraine.»
À l’instar de la déclaration commune, il a souligné qu’aucune discussion sur la fin de la guerre ne pouvait avoir lieu sans la présence de l’Ukraine à la table des négociations.
«Il ne devrait y avoir aucune discussion sur l’Ukraine sans l’Ukraine», a précisé M. Kinsman. «L’Ukraine a une interdiction constitutionnelle de céder des territoires (…) Je pense que le point essentiel pour Zelensky est qu’il ne peut y avoir de négociations tant que la Russie n’accepte pas un cessez-le-feu.»