Le vieux château d’eau de Baud-Chardonnet aura-t-il droit à une nouvelle vie ? Actuellement en ruine, la tour érigée en 1919 est au cœur d’un projet porté par les associations Agropunk et Partager Baud-Chardonnet ainsi que par Vanessa Chevalier, une habitante du quartier. Nommé « La Sourcière », le projet a été soumis au vote des habitants dans le cadre du concours « Nos lieux communs », organisé par Rennes métropole, avant de décrocher le gros lot le 12 mai dernier.
Lauren Van Reeth, président de l’association Agropunk qui lutte contre la faim et la précarité, est le premier à avoir lancé l’initiative. À l’origine, l’objectif est uniquement de créer une épicerie solidaire. Mais petit à petit, d’autres partenaires le rejoignent. « Ça a super bien marché ! », se remémore-t-il.
Aujourd’hui, le projet Sourcière imagine trois espaces distincts : une crêperie tenue par Vanessa Chevalier, un observatoire de recherche imaginé par Partager Baud-Chardonnet ainsi que l’épicerie de Laurent. Et pour couronner le tout, une « bulle de nature » qui accueillera oiseaux et insectes prendra place en haut du bâtiment.
Un projet pédagogique
Le nom, en hommage aux sourciers qui, dans le temps, aidaient à trouver de l’eau sous terre, se veut être un collectif de gens travaillant pour améliorer la vie du quartier. « C’est un projet qu’on a fait tous ensemble et on est vraiment enthousiastes », assure Jean-Yves Simonet, fondateur de l’association Partager Baud-Chardonnet.
Pour Lauren Van Reeth, autrefois bénéficiaire des Restos du cœur, il est primordial que le site défende des « valeurs pédagogiques qui puissent être adaptées à tous ». Dans le château d’eau, les différents acteurs voudraient proposer des « expositions et des événements » ainsi que des « formations spécifiques pour les personnes en échecs scolaires ou avec peu de moyens ».
Des travaux importants
Pour ce qui est de la restauration du lieu, Laurent le reconnaît : « Le château d’eau est dans un état pitoyable ». Murs, vitres, planchers… Dans la vieille bâtisse, tout est à restaurer. « Au moment où on a commencé à faire des repérages, on a aussi découvert que la cuve était fendue », confesse Jean-Yves Simonet.
Pour l’heure, le château d’eau n’est toujours pas sécurisé et est donc fermé au public. « J’ai su par une indiscrétion qu’un budget pour la mise en sécurité a été trouvé car aujourd’hui, il y a un risque d’effondrement », glisse Jean-Yves affirmant cependant ne pas connaître le montant de celui-ci.
Un budget pour la sécurisation du château de Baud, pour le moment en ruine, a été trouvé avant le début des discussions de rénovation. (Le Télégramme/Raphaël Rocher-Campas)Un avenir flou
En l’état, la sourcière n’est donc pour le moment qu’un enchevêtrement d’idées dont la réalisation reste encore floue notamment lorsque l’on parle gros sous. « Pour le moment, on n’a aucune idée du cadre budgétaire. On aura des réunions d’ici septembre pour en discuter », témoigne Jean-Yves. Et en disant cela, le créateur de l’association de voisins ne peut s’empêcher de penser à l’échec de la restauration du manoir de Baud, un projet privé annulé en mai 2024 pour cause de coûts de rénovation trop importants.
« Il va falloir négocier des financements », concède Laurent Van Reeth. « On n’est pas tout à fait dans le cadre du budget participatif de la Ville de Rennes. Là, c’est l’initiative Nos lieux communs, c’est un peu différent et tout nouveau, donc on a moins d’informations. » Mais en dépit de tout, les habitants veulent y croire et ont déjà proposé différents plans à la ville, tous à des budgets variables. « On a même prévu une possibilité où on n’utiliserait que le rez-de-chaussée ! » soutient Jean-Yves. Pour l’heure, la Sourcière reste un « projet à long terme, » donc les acteurs imaginent une ouverture « aux alentours de 2027-2028 ».