L’un veut la paix entre la Russie et l’Ukraine, même au prix d’un accord favorable envers Moscou.
L’autre veut prendre le contrôle total de Gaza, malgré une levée de bouclier nationale et internationale.
On commence par Trump qui ouvre donc un boulevard à Poutine…
Le Figaro à Paris peine à y croire… « En annonçant sans conditions une rencontre au sommet pour décider du sort de l’Ukraine, le président américain donne à son homologue russe la possibilité de sécuriser ses gains territoriaux dans une guerre qu’il a lui-même déclenchée. »
En fait, résume le journal, « Donald Trump prend le risque d’offrir à Vladimir Poutine une victoire diplomatique inespérée ».
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Le sommet en Alaska : « un pari risqué pour la paix… »
Pour Le Monde, toujours à Paris, « le président russe ne renoncera pas à ses ambitions maximalistes, formulées dans le mémorandum d’Istanbul en juin dernier. Soit la reconnaissance par Kiev de la souveraineté russe sur cinq régions occupées : Crimée, Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia ; l’interdiction pour l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN ; la démilitarisation du pays ; l’arrêt des livraisons d’armes étrangères et un retour à une forte influence de Moscou dans le pays ».
Interrogé par le quotidien français, l’ancien diplomate ukrainien Oleksandr Khara affirme : « les Russes n’ont pas bougé d’un iota. Ils ne seraient prêts à un cessez-le-feu que dans le cas où Poutine prendrait conscience des énormes problèmes structurels auxquels son économie fait face, ou aurait besoin d’une pause pour reconstituer des forces militaires. Je ne vois aucune autre raison pour laquelle Poutine renoncerait à ses ambitions impérialistes de conquérir l’Ukraine ».
Et Oleksandr Khara de déplorer que « toute l’idée du sommet repose en réalité sur l’incompétence de [l’émissaire du président américain, Steve] Witkoff, qui a mal compris Vladimir Poutine en laissant penser que les Russes étaient prêts à un retrait partiel de leurs troupes ».
Pour le Washington Post, cette rencontre Trump-Poutine en Alaska « est un pari risqué pour la paix. Le moment est venu de discuter des concessions territoriales, estime le quotidien américain, mais l’Ukraine a également besoin de garanties de sécurité ». Et « Trump serait mal avisé de ne pas tenir compte de Zelensky. Naturellement, Poutine ne veut traiter qu’avec Trump. Toutefois, pour qu’un accord tienne la route, il faut que les Ukrainiens y adhèrent. Idéalement, bien que cela semble peu probable, Zelensky peut encore obtenir une invitation au sommet de l’Alaska ».
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« Emporté par sa folie guerrière »
Netanyahu à présent… Le Premier ministre israélien veut en finir avec le Hamas et pour ce faire, il veut prendre le contrôle de Gaza.
Levée de bouclier international et levée de boucliers dans les médias…
« Cette prise de contrôle de Gaza par Israël serait un acte destructeur et futile, dénonce le Guardian à Londres. Elle ne résoudrait absolument rien. Elle ne ferait qu’ajouter de nouveaux problèmes militaires, humanitaires et politiques à ceux déjà créés par le conflit. Elle aggraverait la souffrance humaine, au lieu de l’améliorer. Les gouvernements du monde entier doivent faire tout ce qu’ils peuvent – les États-Unis en premier lieu – pour y mettre un terme ».
« Emporté par sa folie guerrière et son obsession de rester au pouvoir, renchérit Libération à Paris, Netanyahu n’a, dans sa propre logique, plus d’autre choix que celui de s’obstiner et de poursuivre sa fuite en avant, c’est là le drame. Ses ministres d’extrême droite, qui souhaiteraient recoloniser Gaza et trouvent son plan trop léger, l’accusent de s’être “rendu aux faibles“ et le chef de l’opposition lui reproche de “démanteler le pays de l’intérieur“. À force de jouer avec le feu, conclut Libération, le Premier ministre israélien va finir par s’y brûler ».
Enfin, même le Jerusalem Post à Tel Aviv, plutôt favorable à la ligne gouvernementale, exprime ses doutes… « Le plan de Netanyahu menace de déchirer Israël, affirme le journal. Il ne satisfait pleinement aucun camp, en renforçant la méfiance entre les dirigeants et les citoyens. (…) La nation est divisée sur la stratégie, les objectifs et les implications morales de ce plan. En l’absence d’une vision unificatrice portant à la fois sur la sécurité et la conscience, le plan Gaza de Netanyahu, prévient encore le Jerusalem Post, risque de devenir non pas une voie d’avenir, mais plutôt une ligne de faille aggravant les crises internes et externes d’Israël ».
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