Dimanche 3 août, au milieu de l’après-midi, Pierre, en villégiature en Lot-et-Garonne, a déambulé dans les allées de la foire aux livres, organisée par Amnesty International. Pendant ce temps, à deux pas de là, ses petits enfants ont dégusté une glace avec leur grand-mère. Entre la place Sainte-Foy et les jardins du Belvédère, dans le bourg médiéval, l’association non gouvernementale a installé sa bibliothèque à ciel ouvert.

Des livres pour tous

Des milliers d’ouvrages, la plupart sauvés du pilon par les bénévoles d’Amnesty International, sont étalés sur les rayonnages. Le long des stands, l’ancien cadre de l’industrie automobile, aujourd’hui à la retraite, laisse traîner le regard sans but précis. « Le Capital » de Karl Marx lui a rappelé les années 70, du temps où, sur le campus de Jussieu (aujourd’hui campus Pierre et Marie Curie), haut lieu de la lutte estudiantine de Mai 68, il poursuivait des études supérieures.

À cette époque, il se sentait déjà concerné par les droits de l’Homme. Aujourd’hui, il parle plutôt de droits des opprimés, « de tous ceux qui, à travers le monde, sont persécutés et privés des droits fondamentaux auquel tout être humain peut prétendre ». Pierre l’admet : il pourrait être membre de l’organisation non gouvernementale.

Les petits enfants ont terminé leur glace en feuilletant studieusement quelques bandes dessinées. Leur grand-mère a parcouru des anciens numéros de « Vogue », ce magazine américain diffusé dans le monde entier. Pierre, lui, a signé quelques pétitions avant de poursuivre son inventaire. Un ouvrage sur le cinéma italien, consacré plus particulièrement à Federico Fellini, le pape du néoréalisme, a retenu son attention. Il reconnaît également vouer une admiration à Luchino Visconti pour son film « Mort à Venise ». Quatre euros pour les deux bouquins. La visite est terminée. Le Normand a tendu un billet et n’a pas attendu la monnaie.