Selon l’étude fleuve Les Métiers en 2030, Quelles perspectives de recrutement en région ?, publiée par France Stratégie et la Dares, plus de 100 000 postes seront à pourvoir chaque année en Auvergne-Rhône-Alpes d’ici à la fin de la décennie, dont 5 000 pourraient être occupés par des travailleurs venus d’autres régions. Et pour cause, avec 3,3 millions d’actifs en emploi et une projection positive de créations nettes d’emploi, la région est une des plus dynamiques de France.

« L’Auvergne-Rhône-Alpes dans son ensemble, c’est un bassin très attractif pour les candidats et pour les travailleurs, en particulier sur le secteur industriel, historiquement fort dans la région, confirme David ­Charbonnier, directeur régional Est de ManpowerGroup, installé à Lyon. C’est aussi un territoire d’innovation, avec beaucoup d’investissements et de créations d’emplois dans les industries, les nouvelles technologies, les énergies. Lyon est, bien sûr, le moteur régional, mais les bassins de Grenoble et de Clermont-Ferrand sont aussi attractifs, sans oublier Saint-Étienne qui n’est qu’à 60 km de Lyon. »

Preuve de l’attractivité des grandes villes de la région : Lyon se positionne, en 2024, au deuxième rang du classement des très grandes métropoles les plus attractives de France (après Toulouse), établi par le baromètre Arthur Loyd de l’attractivité des territoires, après 7 ans de domination à la première place. Grenoble et Clermont-Ferrand se placent chacune dans le top 10 du classement des grandes métropoles (de 500 000 à un million d’habitants), respectivement 4e et 9e.

Lyon, locomotive régionale et cador national

À elle seule, la métropole du Grand Lyon réunit plus de 30 % des emplois de la région, dans un marché historiquement dominé par l’ingénierie et l’industrie (première agglomération industrielle du pays avec plus de 80 000 postes, ndlr). « À Lyon, la majorité des recrutements que nous réalisons se font sur des profils plutôt expérimentés, avec notamment beaucoup de besoins dans le tertiaire, du fait de la présence de sièges sociaux et de centres de décision régionaux et nationaux, par exemple dans le monde de l’assurance, de la banque et de la finance, rapporte David Charbonnier. Il y a aussi une forte présence d’activités liées à la santé et à la chimie, avec la Vallée de la Chimie qui réunit 15 000 emplois tournés vers la décarbonation et la sobriété énergétique dans le sud de la métropole. Sans oublier le secteur du BTP et des travaux publics, qui connaît un ralentissement mais qui continue de recruter. »

Pour répondre aux besoins de recrutement des employeurs lyonnais, l’attractivité auprès de profils venus d’ailleurs est un enjeu central, comme l’exprime Émeline Baume, première vice-présidente écologiste de la Métropole, déléguée entre autres à l’économie et au développement numérique : « En termes de mobilité, notre sujet principal, c’est la mobilité de profils intermédiaires, de bac à bac +3. Et notamment sur les métiers productifs et dans l’industrie que quittent un tiers des personnes formées. La pénurie de candidats est énorme. » Laurent Kessous, chef d’entreprise de la PME lyonnaise Process Consult, spécialisée dans le conseil et l’ingénierie des procédés industriels dans la chimie, l’énergie et la pharmacie, confirme : « Dans nos métiers, on est toujours à la recherche de talents, de gens bien formés et mobiles. Nos ingénieurs interviennent sur des sites de production partout dans la région, avec notamment le développement des biotechnologies, des industries chimiques et des activités de transition énergétique comme l’hydrogène. Et à Lyon, on n’a pas de problèmes pour attirer de nouveaux talents. »

Grenoble, terre d’innovations et de transitions

Nichée dans les montagnes, la métropole grenobloise a fait de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables et des nouvelles technologies sa priorité. Et, pour cause, elle a été nommée Capitale Verte Européenne en 2022, du fait de ses engagements, et le seul secteur de l’énergie y compte 17 000 emplois (15 000 dans l’industrie et 2 000 dans la R&D) concentrés dans un rayon de 20 km, selon l’agence d’attractivité Invest in Grenoble Alpes.

Entre autres grands pourvoyeurs d’emploi locaux, EDF y a installé son pôle d’excellence EDF Hydro (1 200 salariés), Air Liquide y développe ses activités de stockage d’hydrogène et le pionnier des batteries électriques Verkor y a son siège. Des activités notamment friandes de profils en reconversion.

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