Le Premier ministre
polonais Donald Tusk a déclaré que les États-Unis s’étaient
engagés à consulter l’Europe avant la rencontre entre Vladimir
Poutine et Donald Trump prévue vendredi, les Vingt-Sept
craignant que Washington ne dicte des conditions de paix
défavorables à l’Ukraine.
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de
l’Union européenne devaient tenir une vidéoconférence lundi
après-midi pour discuter de leur soutien à Kyiv et de la réunion
entre les présidents américain et russe.
Le président américain Donald Trump a annoncé la semaine
dernière qu’il rencontrerait son homologue russe en Alaska
vendredi pour négocier la fin de la guerre en Ukraine, qui dure
depuis trois ans et demi.
« La partie américaine a promis de consulter ses partenaires
européens sur sa position avant la réunion en Alaska », a déclaré
Donald Tusk lors d’une conférence de presse lundi.
« J’attendrai … les effets de la rencontre entre les
présidents Trump et Poutine – j’ai beaucoup de craintes et
beaucoup d’espoir », a-t-il dit.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré lundi
que des concessions à Moscou ne persuaderaient pas la Russie
d’arrêter les combats en Ukraine et qu’il était nécessaire
d’accroître la pression sur le Kremlin.
Les responsables européens ont cherché à influencer la
position américaine avant les pourparlers en Alaska, en
insistant notamment sur la nécessité de sauvegarder la
souveraineté de l’Ukraine, de fournir des garanties de sécurité
et de permettre à Kyiv de choisir sa propre voie.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer soutient
également les efforts de Donald Trump pour mettre fin à la
guerre en l’Ukraine, a déclaré lundi son porte-parole, ajoutant
que Kyiv devait être impliqué dans tout accord visant à mettre
fin aux combats.
« Nous ne ferons jamais confiance au président Poutine, mais
nous soutiendrons l’Ukraine, le président Trump et les nations
européennes alors que nous entrons dans ces négociations », a
déclaré le porte-parole aux journalistes.
« Toute paix doit être construite avec l’Ukraine, et non lui
être imposée, et nous ne récompenserons pas l’agression ni ne
compromettrons la souveraineté. L’Ukraine décidera de son propre
avenir, et nous la soutiendrons à chaque étape. »
« TOUT ACCORD DOIT INCLURE L’UKRAINE ET L’UE »
Le vice-président américain JD Vance a rencontré des
responsables européens et ukrainiens au cours du week-end. Les
dirigeants européens devraient multiplier les contacts avec
Washington dans les jours à venir.
« Tout accord entre les États-Unis et la Russie doit inclure
l’Ukraine et l’UE, car il en va de la sécurité de l’Ukraine et
de l’ensemble de l’Europe », a déclaré dimanche Kaja Kallas, la
cheffe de la diplomatie européenne.
Les dirigeants européens ont également souligné leur
attachement à l’idée que les frontières internationales ne
peuvent être modifiées par la force, les Vingt-Sept craignant
qu’un accord imposé à Kyiv ne crée un dangereux précédent.
« En ce qui concerne les questions territoriales, la position
russe est présentée comme un échange de territoires, mais il
s’agit d’un échange plutôt unilatéral », a déclaré un
fonctionnaire de la Commission européenne dimanche.
« Dans le contexte de ces discussions, l’administration
américaine a été très impliquée et a montré son intérêt à
aligner sa position sur celle de l’Europe », a-t-il ajouté.
« La garantie de sécurité la plus solide serait qu’il n’y ait
pas de limitations sur les forces armées ukrainiennes et le
soutien des pays tiers à l’Ukraine. »
(Rédigé par Lili Bayer à Bruxelles, Alan Charlish à Varsovie,
Yuliia Dysa à Kyiv et Alistair Smout à Londres, version
française Etienne Breban, édité par Augustin Turpin)