L’opération, portée par le conseil municipal de Birmingham et le réseau «Schools of Sanctuary», qui souhaite que le pays devienne une «nation refuge», est critiquée par les conservateurs.

Les faits remontent au mois de février dernier. À Birmingham, deuxième ville britannique, des écoliers d’à peine cinq ans ont envoyé des cartes de la Saint-Valentin à destination de demandeurs d’asile. Ornées de messages tels que «Vous êtes les bienvenus ici !» ou «J’aime les droits des réfugiés, arrêtez le programme Rwanda», ces créations ont été envoyées au St Chad’s Sanctuary, une association locale d’aide aux réfugiés, a rapporté The Telegraph .

L’opération a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le conseil municipal de Birmingham et le réseau d’établissements scolaires britannique «Schools of Sanctuary». Cette organisation caritative, qui regroupe plus de 1200 écoles, souhaite que le Royaume-Uni devienne une «nation refuge». Ainsi, certaines écoles primaires, baptisées «école refuge» par cette association, ont invité leurs élèves à colorier des dessins et écrire des mots doux à des demandeurs d’asiles. De nombreuses cartes comportaient un cœur orange, qui représente la compassion pour les personnes fuyant la guerre. Certaines écoles ont partagé les réalisations sur les réseaux sociaux.


Passer la publicité

«Les salles de classe devraient servir à enseigner les mathématiques, pas l’immigration»

La démarche a évidemment été saluée par l’association St Chad’s Sanctuary, qui a applaudi le partage «des valeurs comme la gentillesse, l’humanité et l’égalité» au sein des plus jeunes. Mais l’initiative a également suscité de vives critiques au sein de l’opposition conservatrice. La secrétaire d’État à l’Éducation du cabinet fantôme, Laura Trott, a jugé «inapproprié» que des enfants «soient impliqués dans des initiatives à portée politique». Chris Philp, ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme conservateur, a renchéri. Celui-ci a accusé le Parti travailliste de transformer les écoles en «centres de propagande». «Les salles de classe devraient servir à enseigner les mathématiques, pas l’immigration. Le conseil municipal de Birmingham, dirigé par les travaillistes, permet aux campagnes politiques de s’infiltrer dans nos écoles», a-t-il déclaré.

De son côté, le conseil municipal a répondu que le réseau Schools of Sanctuary est national et indépendant des autorités locales, et qu’elle n’est pas «directement impliquée dans la mise en œuvre d’activités dans les écoles». Les établissements scolaires auraient donc participé à cette initiative de leur propre gré.

C’est dans ce même contexte que le gouvernement britannique, pourtant travailliste, durcit en parallèle sa politique d’immigration. Le dimanche 10 août, le ministère de l’Intérieur a annoncé étendre son programme «Expulser maintenant, faire appel plus tard» à 15 nouveaux pays. À l’issue de la visite d’État d’Emmanuel Macron à Londres le 10 juillet dernier, les deux pays se sont mis d’accord sur un projet pilote permettant de renvoyer des migrants en France tout en en acceptant d’autres par voie légale.