INTERNATIONAL – Contre-soirée obligatoire pour le chef d’État américain. Avant sa rencontre prévue vendredi avec le président russe Vladimir Poutine, Donald Trump s’est confronté à l’insistance des Européens, qui s’efforcent de faire front commun et redoublent d’activité diplomatique pour peser sur les négociations autour de la guerre en Ukraine.
Redoutant un accord aux dépens de l’Ukraine, les Européens ont obtenu une première victoire ce lundi 11 août puisque Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens s’adresseront mercredi à Donald Trump, deux jours avant son sommet en Alaska.
Ce lundi après-midi, c’est l’Allemagne qui a annoncé que le chancelier Friedrich Merz avait « invité » les dirigeants de pays européens − France, Royaume-Uni, Italie, Pologne et Finlande − et de l’UE, ceux de l’Ukraine et de l’Otan mais aussi Donald Trump et son vice-président JD Vance à des « discussions » par visioconférence mercredi.
Organisées par « groupes thématiques », elles porteront sur d’éventuelles « actions supplémentaires » pour « exercer une pression sur la Russie » mais aussi sur « la préparation de possibles négociations de paix » et les questions « relatives aux revendications territoriales et aux garanties de sécurité » qui en découlent, a poursuivi Berlin. La présidence française a par la suite précisé que cette initiative avait été prise en commun par Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et Friedrich Merz.
Selon le journal Bild, Volodymyr Zelensky, les Européens et le secrétaire général de l’Alliance atlantique Mark Rutte se réuniront d’abord sans les Américains, avant de leur communiquer les résultats de leurs consultations dans un deuxième temps. Et avant cela, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne se retrouvent déjà lundi d’urgence pour éviter un accord entre Washington et Moscou au détriment de l’Ukraine.
« Les concessions ne persuadent pas un tueur »
Il faut dire que l’Ukraine de Volodymyr Zelensky se retrouve impuissante dans l’optique d’une gestion du conflit uniquement entre Américains et Russes. D’autant plus que Donald Trump a encore rompu la ligne de soutien sans faille à l’Ukraine de son prédécesseur Joe Biden en se disant « un peu contrarié que Zelensky dise “je dois avoir une autorisation constitutionnelle” » pour céder des territoires. « Il a obtenu l’autorisation d’entrer en guerre et de tuer tout le monde mais il a besoin d’une autorisation pour procéder à un échange de territoires ? », a demandé Donald Trump. « Car il y aura des échanges de territoires. »
En guise de réponse, Volodymyr Zelensky a mis en garde son homologue sur Facebook en déclarant que « la Russie refuse d’arrêter les massacres et ne doit donc pas recevoir de récompenses ou d’avantages. Et ce n’est pas seulement une position morale, c’est une position rationnelle ». « Les concessions ne persuadent pas un tueur », a-t-il ajouté.
Concernant sa future rencontre avec le chef du Kremlin, le président des États-Unis a simplement assuré s’attendre à un échange « constructif ». « Je pense que cela va bien se passer, mais cela pourrait mal se passer », a aussi lancé le président américain. Il a également jugé « très respectueux » de la part de son homologue russe de venir pour ce sommet sur le sol américain. À ce stade, la présence du président de l’Ukraine a ce sommet n’a pas été confirmée, ni réfutée.