Cheveux courts et visage fatigué, Mariam Traoré ne veut pas s’attarder sur les événements du week-end. «Vous devriez porter plainte !» l’incite un bénévole. «Je suis fatiguée», lui répond la jeune femme de 22 ans. En se réveillant brusquement, dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 août, l’Ivoirienne a senti que les couettes sur laquelle elle et ses deux enfants dorment depuis six jours étaient mouillées. Deux hommes venaient d’uriner sur elle et ses deux filles, âgées de 6 ans et 14 mois. Allongée à côté de sa mère, la plus grande a reçu des gouttes sur le visage. Mariam Traoré fait partie des quelque 200 personnes, principalement des femmes et des enfants en bas âge, qui depuis près d’une semaine dorment devant l’hôtel de ville de Paris pour réclamer aux pouvoirs publics l’accès à un hébergement durable. L’action est coordonnée par Utopia 56, une association d’aide aux personnes exilées.

Quarante-huit heures après les faits, Wolimata (1) se souvient avoir entendu «un bruit de jet d’eau» tomber à quelques mètres d’elle. «