Donald Trump vise la lune. Le président américain s’est épanché ce lundi 11 août sur sa rencontre prévue vendredi avec Vladimir Poutine en Alaska : il espère une discussion «constructive», quand bien même son homologue russe a montré à maintes reprises à quel point il était peu ouvert à la discussion quand il s’agit de mettre fin à la guerre en Ukraine. «Je vais m’entretenir avec Vladimir Poutine et je vais lui dire “Vous devez mettre fin à cette guerre”», a martelé Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. «J’aimerais voir un cessez-le-feu très, très rapidement.»
Des propos qui interviennent au moment où Volodymir Zelensky tire la sonnette d’alarme dans une déclaration vidéo publiée ce lundi soir sur ses réseaux sociaux. Il y assure que la Russie n’envoie aucun signal pouvant indiquer une volonté d’aller vers la paix : «Au contraire, ils déplacent leurs troupes et forces de façon à lancer de nouvelles opérations offensives.»
Le président ukrainien avait déjà déclaré samedi : «Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix» Et d’ajouter : «Les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants.» L’armée russe occupe actuellement environ 20 % du territoire ukrainien.
Donald Trump, qui a rompu avec la ligne de soutien sans faille à l’Ukraine de son prédécesseur Joe Biden, s’est dit «un peu contrarié que Zelensky dise “Je dois avoir une autorisation constitutionnelle”» pour céder des territoires. «Il a obtenu l’autorisation d’entrer en guerre et de tuer tout le monde mais il a besoin d’une autorisation pour procéder à un échange de territoires ?», a lâché Donald Trump, avant d’ajouter : «Car il y aura des échanges de territoires.» Selon le républicain de 79 ans, la solution est toute trouvée : «Au bout du compte je vais les mettre tous deux [Zelensky et Poutine, ndlr] dans une pièce, j’y serai ou je n’y serai pas, et je pense que cela va se régler.»
Le président américain a malgré tout fait savoir qu’il contactera immédiatement Volodymyr Zelensky ainsi que les dirigeants européens après l’entrevue de vendredi. Mais il a aussi laissé entendre, et ce n’est pas la première fois, qu’il pourrait se désengager totalement. «Peut-être que je dirai “Bonne chance, continuez à vous battre». Ou peut-être que je dirai “Nous pouvons trouver un accord”.»
Donald Trump a rappelé qu’il avait été «déçu» par Vladimir Poutine récemment, à cause de frappes russes meurtrières contre l’Ukraine, mais n’a pas réitéré les attaques très virulentes qu’il a pu lancer contre le président russe via son réseau Truth Social.
Le lieu exact du sommet de vendredi, première entrevue en personne entre Donald Trump et Vladimir Poutine depuis 2019, mais qui fait suite à plusieurs conversations téléphoniques depuis le retour au pouvoir du républicain en janvier, n’a pas encore été rendu public. «Je pense que cela va bien se passer, mais cela pourrait mal se passer», a aussi lancé le président américain, jugeant «très respectueux» de la part de son homologue russe de venir pour ce sommet sur le sol américain. Par deux fois, dans un lapsus, le président américain a dit qu’il se rendait vendredi «en Russie», et non en Alaska, ce vaste Etat américain du nord-ouest acheté à la Russie au XIXe siècle.
Le dernier sommet entre un président américain et un président russe avait eu lieu à Genève en juin 2021. La rencontre entre le démocrate Joe Biden et Vladimir Poutine avait été glaciale.