Il y a un presque cinq ans de cela, Olivier Gilbert nous sollicitait pour médiatiser sa situation. Celle alors d’un auxiliaire de vie, qualifié de héros du quotidien pendant la période du Covid, mais qui en est réduit à dormir dans sa voiture, faute de logement. La couverture du sujet par la presse et l’émotion suscitée vont lui ouvrir les portes du logement que lui promettait le bailleur social.
Pour exorciser ses conditions de vie et de travail subis, même s’il poursuit le combat, il a recours aujourd’hui à la fiction. Et c’est tant mieux.
« Les auxiliaires de vie continuent à prendre soin des anciens, des accidentés de la vie, des personnes en perte d’autonomie et isolés pour leur redonner de la dignité et du courage, mais restent malgré les belles promesses des invisibles », s’empresse-t-il de rappeler, avant de décrire ses deux nouveaux romans : 10,99 euros de l’heure et À bout puis debout. Ils sont actuellement en phase de correction chez l’éditeur.
Le premier « 100% humour noir », confie Olivier Gilbert, retrace l’itinéraire d’un aide à domicile, exploité par une boîte maltraitante, qui pète les plombs et se met à jouer les justicier. « Je voulais aborder le thème des héros du quotidien sur un autre angle que le misérabilisme habituel », explique-t-il. Celui d’un salarié précaire mis au service d’une clientèle assez aisée qui devient tueur en série. « Mais ce n’est pas gore du tout », prévient-il. Plutôt drôle, même.
Dans À bout puis debout, on plonge au contraire dans le monde du burn-out, en suivant le combat d’un salarié pour remonter la pente et rétablir la justice.