En 2022, plus de 20 000 passages aux urgences ont été enregistrés en France pour des troubles liés à la chaleur, comme l’hyperthermie ou la déshydratation. © Freepik
Chaque été, les épisodes de canicule deviennent plus fréquents, plus longs et plus intenses. Et avec eux, les risques pour notre santé s’aggravent. En Auvergne-Rhône-Alpes, une étude menée par Santé publique France s’est penchée sur l’impact de ces vagues de chaleur sur trois pathologies graves : l’insuffisance rénale aiguë, la décompensation cardiaque et l’ischémie myocardique.
Entre 2015 et 2022, plus de 14 000 passages aux urgences pour insuffisance rénale aiguë ont été enregistrés durant les mois d’été. Ces chiffres, issus du système de surveillance SurSaUD®, montrent une nette augmentation des cas dès que les températures dépassent les seuils d’alerte canicule.
Insuffisance rénale : +47 % de passages aux urgences en période de canicule La canicule fait des ravages…
Les chercheurs ont épluché les données de SurSaUD®, le système de surveillance des urgences, sur huit étés, de 2015 à 2022. Résultat : plus de 60 000 passages aux urgences ont été recensés pour trois pathologies spécifiques : insuffisance rénale aiguë, décompensation cardiaque et ischémie myocardique.
Et le constat est sans appel : c’est l’insuffisance rénale aiguë qui réagit le plus violemment à la chaleur. Dès que les températures dépassent les seuils d’alerte de Météo-France, le risque de passage aux urgences pour cette pathologie grimpe de 47 %. Ce n’est pas un détail.
“C’est une des conséquences les plus nettes de la chaleur sur la santé, et elle reste encore trop peu connue”, soulignent Santé Publique France.
Pourquoi les reins souffrent-ils autant ?
Les reins filtrent le sang et éliminent les déchets. Mais en période de forte chaleur, le corps se déshydrate rapidement. Moins d’eau, c’est moins de sang à filtrer, et les reins se retrouvent vite en souffrance. Chez les personnes âgées ou fragiles, ce déséquilibre peut entraîner une insuffisance rénale aiguë.
Selon l’étude, pendant une période de canicule, le nombre de passages aux urgences pour cette pathologie double quasiment, passant de 1,29 à 2,46 par jour et par département. Et les plus de 65 ans sont les plus touchés.
Décompensation cardiaque et ischémie : pas de pic observé
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pathologies cardiaques n’augmentent pas significativement avec la chaleur, selon le rapport de Santé Publique France. En fait, les passages pour décompensation cardiaque ou ischémie myocardique diminuent légèrement pendant les épisodes de forte chaleur.
Mais attention : cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun risque. Il est possible que certains patients ne se rendent pas aux urgences, ou qu’ils décèdent avant d’y arriver. C’est un phénomène qui reste encore à explorer.
Comment passer l’été sans subir la chaleur ? Quels sont les signes d’alerte à ne pas ignorer ?
Face à la chaleur, quelques signes doivent alerter :
Dans ces cas-là, mieux vaut consulter rapidement. L’insuffisance rénale aiguë peut évoluer vite, et une prise en charge précoce change tout.
Comment protéger sa santé avec la canicule ?
Quelques gestes simples peuvent faire toute la différence en période estivale :
Mais pourquoi cette étude est importante ?
Parce qu’elle montre noir sur blanc que la santé avec la canicule est une problématique très concrète, avec des conséquences médicales réelles.
Elle invite à étendre la surveillance sanitaire estivale à d’autres pathologies comme l’insuffisance rénale aiguë, aujourd’hui encore peu suivie en routine.
À SAVOIR
Les canicules tuent davantage qu’on ne le croit. Entre 2014 et 2022, plus de 32 000 décès ont été attribués à la chaleur en France, dont plus de 9 000 pendant les seules périodes de canicule, selon Santé publique France. La région Auvergne-Rhône-Alpes fait partie des plus touchées, notamment les départements de la Drôme, de l’Isère et du Rhône.
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