Si les réseaux sociaux ont initialement vu le jour pour permettre aux individus qui se connaissent de rester en contact les uns avec les autres, ils représentent désormais une formidable opportunité pour les marques de se promouvoir. En 2025, rares sont les hommes et les femmes de moins de la cinquantaine à n’être inscrit sur aucun réseau social. Entre les vidéos de chats ou de chiens — mention faite aux Welsh Corgi qui tendent à inonder mon flux Instagram — ou les coachs en développement personnel plus ou moins crédibles, se glissent ces fameuses incitations à l’achat.

Pourtant, dans mes achats récents, ne figurent ni félin de canapé, ni billet pour un séminaire de développement personnel. L’algorithme qui me propose des vidéos sur Facebook et sur Instagram semble discrètement avoir inséminé dans mon cerveau l’idée d’acheter une imprimante 3D.

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Imprimante 3D et écosystème logiciel : le choix de la simplicité

À l’époque où — jadis — je fréquentais encore les bancs de l’école, je collectionnais les mauvaises notes en géométrie. Rien ne me destinait à apprécier la modélisation 3D. C’est d’ailleurs pour cette raison très précise, j’ai choisi de m’orienter vers le modèle A1 de la marque Bambu Lab.

Si de nombreuses banques d’objets 3D très fournies existent sur le web, Bambu Lab a l’avantage de proposer un écosystème très bien pensé qui permet d’imprimer toute sorte d’objets sans débourser le moindre centime, mais surtout, sans s’arracher les cheveux à modifier pléthores de paramètres. Grâce à la plateforme communautaire intégrée, nommée MakerWorld, Bambu Lab attire et satisfait de parfaits débutants en impression 3D. Nous sommes ainsi sur un produit presque plug-and-play et contrôlable par le biais d’un logiciel sur Windows et Mac mais également d’une application mobile (iOS et Android).

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L’une des premières pièces utiles que j’ai imprimé — je ne compte pas la figurine multicouleur de canard en plastique — était un support pour installer un capteur d’ouverture de mon alarme, sur ma porte de garage. Fonctionnant par simple gravité, le module de détection d’ouverture s’écarte lorsque l’on soulève cette porte, ce qui déclenche la sirène du domicile.

Adaptateur porte garage ring

Un adaptateur pour capteur d’ouverture de porte imprimé en 3D.

© Florent Lanne pour Les Numériques

Ce modèle 3D, spécialement conçu pour la marque de mon alarme, Ring, était proposé par un membre de MakerWorld et imprimable gratuitement.

Dans un autre registre, j’ai imprimé un support pour capsules de café Nespresso à partir d’un autre modèle fourni sur la plateforme de Bambu Lab.

Support capsules nespresso

Un support de capsules de café Nespresso imprimé en 3D

© Florent Lanne pour Les Numériques

Cet objet permet de glisser l’étui de café tête en bas et agit comme un distributeur de capsules. Le designer a même pensé à un système permettant d’afficher le type de café en découpant puis en insérant la vignette présente sur le haut de l’étui en carton.

Choisir un logiciel de 3D

Malgré mes notes calamiteuses en géométrie, durant l’une de mes années de lycée, j’ai suivi un cursus qui s’intitulait Initiation aux Sciences de l’Ingénieur (ISI). Je me rappelle que nous modélisions en 3D des pièces mécaniques sur le logiciel SolidWorks. Faute de moyen, nous travaillions en binôme et partagions un seul ordinateur à chaque cours. Faute d’intérêt pour cette matière, je ne tenais jamais la souris en main. Bien que le cours avait toujours lieu à la première heure, un horaire particulièrement prisé par les adolescents pour somnoler, j’ai néanmoins étonnamment retenu — par observation pure — les bases de la modélisation sur ordinateur.

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Après avoir longuement hésité entre les logiciels Fusion360 et Blender, mon choix s’est porté sur Shapr3D. Blender est un logiciel gratuit et open-source bien connu du milieu, mais son utilisation s’oriente plutôt vers la modélisation d’éléments sculptés comme par exemple des figurines. Fusion360 aurait pu être un bon candidat puisqu’il permet d’assembler virtuellement des pièces et de simuler une mécanique. J’ai jeté mon dévolu sur Shapr3D pour sa disponibilité à la fois sur iPad et sur Mac.

Naquirent ainsi en moi de nouvelles aspirations d’apprenti modélisateur 3D.

Modéliser en 3D avec l’intelligence artificielle

Quelques jours avant de débuter sur Shapr3D, j’ai utilisé le logiciel en ligne Meshy AI qui fonctionne par intelligence artificielle. Mon expérience me fait penser qu’il n’est pas adapté à des pièces techniques aux dimensions précises.
Néanmoins, Meshy peut se révéler utile pour générer des figurines, voir, pour créer un clone d’un individu physique en partant d’une image. Je suis cependant assez mitigé sur ce processus : je n’ai obtenu qu’un seul résultat convaincant en procédant de la sorte.

Premières créations de A à Z

La première pièce que j’ai modélisé de A à Z était une poignée d’accélération pour ma trottinette électrique Xiaomi Scooter Pro 4. Les possesseurs d’un modèle de cette marque le savent, la gâchette d’origine fonctionne en appuyant avec le pouce et depuis certaines mises à jour du firmware de ces engins, le régulateur de vitesse a été désactivé.

Poignée modifiée xiaomi scooter 4

Poignée d’accélération améliorée d’une trottinette électrique Xiaomi

© Florent Lanne pour Les Numériques

Bien loin d’un gadget, cette poignée permet de ne plus avoir le pouce endolori après un long trajet. Une butée vient appuyer à l’emplacement du pouce et la poignée s’actionne par rotation, comme on accélère sur une moto.

Une petite encoche rendue souple par sa faible épaisseur permet de maintenir la poignée en place et d’éviter qu’elle ne glisse vers l’extérieur pendant l’utilisation.

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J’ai également imprimé un système de blocage de l’ouverture d’une fenêtre sur laquelle est installé un climatiseur mobile portable split. Pour laisser le moins d’espace entre les deux battants de la fenêtre ouverte pour le tuyau d’évacuation de l’air chaud, j’ai imprimé une pièce en deux parties.

Fermeture de fenêtre imprimée en 3D

Fermeture de fenêtre imprimée en 3D

© Florent Lanne pour Les Numériques

L’une est fixée par un adhésif repositionnable, l’autre prend la forme d’un crochet pour la partie mobile de ma fenêtre. Pour relier les deux pièces et créer la tension nécessaire à la bonne tenue de l’ensemble, j’ai ajouté une vis au milieu.

Dans un avenir très proche, je pense améliorer ma pièce avec un système de glissière, qui me permettra de ne pas enlever l’adhésif à chaque fois que je ferme cette fenêtre. Une nouvelle occasion pour moi d’utiliser cet outil de mesure extrêmement utile qui m’était inconnu jusqu’alors, le pied à coulisse.

Coût réduits et démarche écoresponsable

Les prix des imprimantes 3D ont baissé ces dernières années. On trouve désormais des modèles performants, polyvalents et largement suffisants dans une tranche de prix de 350 – 450 euros, en dehors des périodes de promotion. Le consommable, les bobines de filament plastique (PLA basique), se monnaient généralement autour d’une quinzaine d’euros le kilo.

Avoir une imprimante 3D chez soi ouvre de nouvelles possibilités à améliorer les objets du quotidien que l’on possède déjà. Qui plus est, imprimer ses propres objets et adaptateurs s’inscrit dans une démarche d’amélioration du pouvoir d’achat (en dehors du coût initial de la machine).

Bobine de filament plastique imprimante 3D

Des bobines de filament plastique pour une imprimante 3D — Image d’illustration

© Pexels

À titre indicatif, l’impression de mon support de capteur d’ouverture verticale de porte ne m’a coûté que 30 centimes en matière première (filament plastique). Des adaptateurs similaires sont disponibles sur Internet, mais s’acquièrent pour une bonne dizaine d’euros au minimum.

Au-delà de l’aspect financier, l’imprimante 3D permet de reproduire certaines pièces d’un objet, ce qui la positionne dans un cadre plutôt écoresponsable : réparer plutôt que jeter.

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