Par

Lisa Rodrigues

Publié le

16 avr. 2025 à 15h16

Ils sont toujours là, devant leur usine, quatre mois après le début de leur mobilisation.
À Jarrie en Isère, les salariés d’Arkema, grand nom de l’industrie chimique, sont réalistes quant à leur avenir. En janvier, la direction du groupe a annoncé « un projet de recentrage de l’activité » sur son site isérois. Un projet qui s’accompagne de la suppression de 154 emplois sur 344.
Or, avec la décision de reprise où seulement 54 salariés à Vencorex sont maintenus, l’un de leurs fournisseurs en sel, l’horizon s’assombrit pour les employés d’Arkema.

« On n’arrive pas à comprendre cette décision »

C’est tout le secteur sud du site de Jarrie qui doit ainsi être stoppé. Laurent fait partie des 154 employés concernés par les suppressions d’emplois d’Arkema.

Cliquez ici pour visualiser le contenu

Le projet de reprise en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) des salariés de Vencorex, c’était leur « dernier espoir » pour peser dans les négociations du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi).

Si l’offre de la SCIC avait été retenue, on aurait eu l’assurance d’avoir un point d’approvisionnement en sel. On n’arrive pas à comprendre cette décision : on a l’impression qu’ils n’ont pas étudié l’offre à la hauteur du projet.

Laurent, salarié d’Arkema

Syndiqué, il suit de près les négociations pour le PSE, qui doit être présenté dans sa version finale fin mai. « On attend des assurances. On réduit quand même l’usine d’un tiers ! »

Un secteur en difficulté

Les premières lettres de licenciement sont attendues cet été. « Comme on est un grand groupe, Arkema a dit qu’il ferait tout pour reclasser des personnes », souffle Laurent. Des plans de départs volontaires pourraient également être envisagés.

Car les salariés ne se font pas d’illusions : cela risque d’être compliqué de retrouver du travail dans la filière chimique. « Arkema a déjà gelé les embauches sur toute la France. » 

L'entrée ouest d'Arkema à Jarrie, en Isère, est occupée depuis quatre mois par des salariés, protestant contre la suppression de 154 emplois sur 344.
L’entrée ouest d’Arkema à Jarrie, en Isère, est occupée depuis quatre mois par des salariés, protestant contre la suppression de 154 emplois sur 344. (©Lisa Rodrigues / actu Grenoble)

Il y a bien leur voisin de l’autre côté de la route, Framatome, spécialisé dans le nucléaire, qui a annoncé son intention de reprendre environ 50 salariés d’Arkema. « 50 postes de sauvés, c’est déjà 50 familles qui peuvent souffler », concède Laurent.

La mobilisation continue

Mais ce ne sera pas suffisant pour satisfaire tout le monde, d’autant que Framatome aurait aussi récupéré quelques anciens de Vencorex. « La filière chimie n’est pas en bon état en ce moment », soupire Laurent.

Le noyau dur du piquet de grève d’Arkema – une petite trentaine de salariés – compte bien rester devant leur usine au moins jusqu’à la fin des négociations au printemps.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.