Publié le
12 août 2025 à 19h16
À Toulouse, l’eau continue de couler dans la Garonne. Même si le débit n’est pas particulièrement élevé, la faune et la flore sont assurées de vivre dans leur milieu naturel… Et les Toulousains d’avoir de l’eau potable ! Une denrée qui se fait de plus en plus rare et sur laquelle les collectivités travaillent pour garantir la ressource. Retenues et barrages sont approvisionnées tout le reste de l’année par les eaux de pluie, afin de garantir le soutien d’étiage (lâcher d’eau pour maintenant le niveau de débit nécessaire) durant la période estivale. Mais alors que la canicule frappe la Ville rose de plein fouet, comment les températures vont-elles influer sur la ressource en eau ? Nos stocks sont-ils menacés ?
Des mesures pour préserver la ressource
Garantir la ressource en eau, c’est un travail de longue haleine. Après avoir connu des restrictions d’utilisation de l’eau et vu le débit de la Garonne fortement diminué lors de la canicule de 2022, la Métropole et le Département de Haute-Garonne œuvrent pour garantir l’accès à cet or bleu.
La gestion de l’eau se traduit par le remplissage des retenues d’eau, par les détections et réparation de fuites sur le réseau d’acheminement ou encore par l’utilisation du Canal de Saint-Martory pour réapprovisionner les nappes phréatiques en eau… Les mesures ne manquent pas.
La dernière en date, mise en place par la Métropole de Toulouse, a fait grand bruit : la tarification saisonnière de l’eau, avec une augmentation de 42 % de juin à octobre. Mais tout cela a-t-il un impact positif ?
Un tiers des stocks utilisé
« Malgré la sécheresse, on traverse une année positive par rapport aux réserves », rassure Robert Medina, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’eau. Au début de la période de soutien d’étiage à savoir le 9 juillet cette année, 70 millions de m3 étaient disponibles.
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« On en a consommé un tiers », à ce stade de la saison, annonce l’élu. Au 11 août, selon le bulletin quotidien de soutien d’étiage Garonne, mis en ligne par Établissement public Garonne Gascogne & affluents pyrénéens, 21,7 millions de m3 d’eau ont été lâchés.
« Les lâchers actuels, qui sont quasiment au maximum des capacités, permettent de maintenir les débits à Portet proches du débit d’objectif d’étiage et au-dessus du niveau d’alerte à Lamagistère, et d’éviter ainsi la mise en place de restrictions d’eau sur l’axe Garonne », indique le bulletin.
Le bulletin quotidien en date du 11 août 2025 concernant la situation du débit dans la Garonne et du débit de soutien d’étiage. (©Établissement Public Garonne Gascogne & affluents pyrénéens)La vigilance est de mise
Pour autant, Robert Medina préfère que l’on reste « méfiant et vigilant ». « L’étiage dure jusqu’à fin octobre : il faudra faire avec la réserve que l’on a. »
En effet, sur les 52,1m3/s qui s’écoulent dans la Garonne, 17,75m3/s sont assurés par les lâchers d’eau. « Il ne faut pas faire n’importe quoi et il faut espérer un peu de pluie. »
Des averses qui pourraient rassurer en cas de canicule prolongée. Pour l’instant, Toulouse et le département de Haute-Garonne devraient faire face à des températures particulièrement élevées jusqu’à la semaine prochaine.
Un stock suffisant jusqu’en octobre ?
Dans le cas où la canicule se répéterait courant août et septembre, peut-on espérer avoir suffisamment d’eau à Toulouse ? « Il est difficile de faire des projections, parce que tout dépend des pluies dans les Pyrénées. Par exemple, des orages sont attendus prochainement, donc c’est compliqué de faire des hypothèses. » Si les pluies orageuses s’abattent comme prévu, « les lâchers vont baisser de 2m3/s », précise Établissement Public Garonne Gasconne & affluents pyrénéens.
Si le débit est « au-dessus » de celui enregistré l’an passé à la même époque, « il suffit de plusieurs journées comme ce lundi 11 août pour que ça baisse ».
Robert Medina préfère prévenir : si le débit passe en dessous de 39m3/s, « le préfet peut prendre de nouvelles mesures restrictives », alors que certaines sont déjà en cours.
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