Tout a commencé au Maroc pour Naïma Bouzidi. Dans la ville portuaire d’El Jadida, la jeune femme se prend de passion pour la peinture. Sans jamais avoir pris de cours de dessin, elle se lance avec pour seule boussole son imagination. Elle peint des visages humains ou d’animaux. Elle tente des techniques, puis d’autres. « Au départ, j’ai été stoppée par ma mère car j’avais utilisé des lentilles de couleurs sur une toile représentant un tigre, se souvient amusée la jeune femme. Nous n’avions pas beaucoup de moyens alors j’avais en quelque sorte gaspillé mon argent. »

Des formes et des couleurs

Naïma Bouzidi continue alors son bonhomme de chemin et délaisse la peinture. Elle finit ses études, rejoint la France et commence à travailler de petits boulots. Puis, la crise sanitaire met le monde sur pause. « J’étais déjà dans un contexte personnel difficile, ça a été dur. » Le feu de la peinture brûle encore en elle alors, elle décide de s’équiper. « Je suis allée au premier magasin de loisirs créatifs et j’ai acheté toiles, peinture, pinceaux. » La Rambertoise d’adoption se relance dans cette activité qui lui procurait du plaisir. « Je m’oublie complètement quand je peins, ça peut durer toute la nuit. » S’inspirant de grands peintres comme Rembrandt ou Picasso, elle ne se déclare d’aucun courant. Elle aime poser ce qu’elle imagine.

« Je veux donner à ces œuvres un sens »

Souvent des portraits, parfois déstructurés, souvent réalistes et toujours colorés. C’est pourquoi son exposition, qui se tient jusqu’au 30 août au musée des Traditions bugistes, à Saint-Rambert-en-Bugey s’intitule Peaux et âmes. « Je veux donner à ces œuvres un sens, il y a des liens entre identité et transmission, souligne Naïma Bouzidi. J’ai été encouragé par l’association Terres d’Albarine, dont je suis adhérente. » Des années après son tigre aux lentilles colorées, Naïma Bouzidi en a parcouru du chemin et voit en cette première exposition une « consécration qui rendra fière sa mère ».

Peaux et âmes, jusqu’au 30 août au musée des Traditions bugistes. Site : https://musee-bugiste-ain.fr. E-mail : terres.albarine@laposte.net. Téléphone : 07.86.67.31.76.