Les footballeurs du GF38 sont, dans les grandes largeurs, passés à côté de leur sujet à l’occasion du rendez-vous troyen. Une première inquiétante au vu de la récurrence de certains maux affichés.

On aurait préféré titrer sur les Promesses de l’Aube. Il n’y a malheureusement pas eu grand-chose de prometteur à se mettre sous la dent côté grenoblois lors du match face à l’ESTAC. Tout n’a pas été non plus à jeter, nous y reviendrons, et l’infériorité numérique doit forcément rentrer en compte dans l’analyse du match. Mais la prestation d’ensemble a été loin des attentes collectives et individuelles.

Une entame « indigne de la Ligue 2 »

Les mots sont dans l’entraîneur grenoblois. Difficile de penser autrement. Mangés dans tous les duels, imprécis dans les relances, coupables d’une nonchalance qui ne serait déjà pas tolérable lors d’un match de préparation, les Grenoblois ont livré une prestation indigeste pendant le premier tiers de la rencontre et ont continué à être pénalisés sur des erreurs individuelles lors du reste de la partie.

On pourrait avancer la thèse de joueurs encore en « préparation » dans leur approche du match et qui n’ont pas mis l’intensité et la concentration adéquate à la compétition, au contraire d’une formation troyenne qui est entrée sur la pelouse avec la volonté de bousculer son adversaire. C’est une possibilité, mais ce serait oublier qu’une des marques de fabrique de ce groupe grenoblois la saison passée était déjà des entames de match très, trop souvent ratées.

Le questionnement sur le niveau global du GF38 est également entendable mais les erreurs d’appréciation, les contrôles manqués ne peuvent pas s’expliquer uniquement via ce prisme. Ces aspects techniques sont aussi le reflet d’une approche mentale défaillante. D’autant que les erreurs individuelles ont été nombreuses dès les premières minutes de la partie et pas uniquement après que la chaleur ait pu faire son œuvre et faire perdre de la lucidité aux acteurs du match.

15 bonnes minutes avant le rouge

Capable du pire pendant 30 minutes, l’équipe de Rizzetto a en outre brièvement montré qu’elle pouvait faire mieux. Deux phases offensives distinctes ont été plus particulièrement intéressantes. Sur la première, en allant presser haut Delos a permis via sa récupération de se projeter très rapidement vers le but. La remise de Diaby pour Valls reflète une bonne compréhension de son poste d’attaquant axial qui n’est pas le sien de base. En trois passes, Grenoble le GF38 s’est montré dangereux.

Le but a offert un panel assez pu vu la saison dernière sur les phases de possessions avec une bonne utilisation de la largeur (Benet -> Valls -> Xantippe) qui a permis de déborder le bloc troyen et a offert au piston gauche le temps d’ajuster son centre. Les Grenoblois étaient nombreux dans la surface à la réception du ballon. Si la finition de Bangré est vraiment parfaitement (timing et tête), les Dauphinois se sont mis en situation d’être dangereux.

Ce petit quart d’heure est bien évidemment trop peu à l’échelle d’un match mais il démontre que Grenoble est « capable ». On ne tombera pas dans le « what if » autour de l’exclusion de Bangré. Grenoble aurait pu en prendre 4 à 11 contre 11 comme montrer un visage plus séduisant au retour des vestiaires. La défaite est logique. Aucune équipe de Ligue 2 ne peut se permettre d’entamer une rencontre comme Grenoble l’a fait ce samedi au Stade de l’Aube. Le GF38 sans doute moins que d’autres dans la mesure où sa marge est moindre/inexistante au vu de son rendement offensif et de la qualité/profondeur de son effectif à ce jour.

Ce match face à l’ESTAC est assurément une leçon. Malheureusement pas la première du genre pour ce Grenoble là qui va devoir en tirer des enseignements rapidement pour ne pas se mettre dans le rouge à l’issue d’un mois d’août qui s’annonce compliqué sur le papier.