Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé mardi que la rencontre prévue entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska était déjà une « victoire personnelle » pour le dirigeant russe.

Alors qu’il est isolé du monde occidental depuis son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, le maître du Kremlin sera accueilli en Alaska, en « territoire américain », souligne le dirigeant de Kiev. Vladimir Poutine n’avait plus foulé le sol des États-Unis depuis 2015, sous la présidence de Barack Obama.

Cela pourrait aussi retarder de possibles nouvelles sanctions des États-Unis contre Moscou, juge Volodymyr Zelensky.

Le choix de l’Alaska, séparée de la Russie uniquement par le détroit de Béring, permet aussi à Vladimir Poutine de ne pas avoir à se poser la question de savoir quels pays l’avion d’un président russe pourrait survoler, alors qu’il est inculpé depuis 2023 par la Cour pénale internationale pour la « déportation » d’enfants ukrainiens. Jusqu’ici il ne s’était rendu qu’en Mongolie et au Kirghizistan et au Kazakhstan, des pays où il ne risquait nullement d’être arrêté.

Diffuser « le récit » que « la Russie avance »

S’adressant à la presse depuis l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a par ailleurs confirmé mardi que des « groupes » de soldats russes avaient réussi à avancer d’environ 10 km dans certains secteurs du front, mais a assuré qu’ils seraient détruits.

Ces attaques visent à diffuser « le récit » que « la Russie avance » et que « l’Ukraine perd » avant la rencontre Poutine-Trump. Il a par ailleurs affirmé que Moscou préparait de « nouvelles opérations offensives » dans trois secteurs sur le front, « Zaporijjia, Pokrovsk et Novopavlivka ».

L’une des solutions évoquées par Washington, sans plus de précisions, serait un échange de territoires entre les deux pays. Une proposition balayée par Kiev et ses alliés européens.

« Nous ne nous retirerons pas du Donbass »

Le dirigeant ukrainien a écarté tout retrait de ses troupes dans l’est de l’Ukraine dans le cadre d’un accord avec Moscou sous médiation américaine.

« Nous ne nous retirerons pas du Donbass (qui comprend les régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk) », a déclaré Volodymyr Zelensky, estimant que si ce territoire tombait sous le contrôle de Moscou, il servirait ensuite de tremplin au Kremlin pour une « offensive future » contre l’Ukraine.

VidéoZelensky : « la voie vers la paix en Ukraine doit être définie ensemble, et seulement ensemble »

Le chef de l’État ukrainien et des dirigeants européens, qui ont accru leur aide militaire à Kiev, doivent s’entretenir mercredi avec Donald Trump en vue d’une paix acceptée par les deux camps.