Aucun territoire en France n’échappe désormais au fléau de la drogue. Comme l’a démontré la commission d’enquête sénatoriale, à laquelle a participé le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi, la République pourrait vaciller si tout n’est pas mis en œuvre pour éradiquer cette peste. Jeunesse sacrifiée, corruption, assassinats… Cette spirale doit être stoppée.

Ce trafic enrichit des mafias internationales et bouche l’horizon de milliers d’habitants, soumis à la dictature et la violence des gangs, privés du droit élémentaire à la sécurité, au bien vivre.

À Marseille, le hideux trafic a pris depuis longtemps ses aises dans le centre-ville. La réponse policière est une nécessité et, dans les faits, il y a des résultats. Sauf que la répression ne peut suffire à endiguer cette question structurelle, la question de la drogue, et son cortège d’usagers, d’addictions.

République faible

Entendre les citoyens du centre-ville et des quartiers populaires est impératif pour réussir. L’État ne peut plus simplement se payer de mots. Or, la réponse strictement sécuritaire qui irrigue aujourd’hui la Place Bauveau avec à sa tête Bruno Retailleau ne peut accoucher que de coups d’éclat sans apporter de réponses sur le long terme. Reconquérir le terrain pris par le trafic, c’est aussi mettre le paquet sur les services publics, la culture, l’éducation, la santé. Ce n’est absolument pas la priorité du gouvernement actuel, qui s’emploie à fragiliser encore plus les Français en préparant un des pires budgets austéritaires.

Les trafiquants, eux, se frottent les mains, car une République faible leur va parfaitement.