(BFM Bourse) – L’indice parisien a terminé sur une progression de 0,71% à 7.753,42 points ce mardi 12 août alors que la hausse des prix aux États-Unis en juillet s’est globalement établie au niveau attendu par les économistes. De son coté, Donald Trump a déclaré qu’il envisageait d’autoriser « une action en justice majeure » contre le président de la Réserve fédérale américaine.
La Bourse de Paris a fait face à une séance très chargée pour un mois d’août. In fine, le CAC 40, son principal indice, a pris 0,71% à 7.753,42 points.
La publication de l’inflation américaine pour le mois de juillet constituait le principal rendez-vous du marché. L’indice des prix à la consommation, thermomètre de référence de la hausse des prix, a progressé de 2,7% sur un an et de 3,1% pour l’indice dit « core », c’est-à-dire hors prix alimentaires et de l’énergie.
Selon un consensus compilé par le Wall Street Journal, les économistes tablaient sur une augmentation de 2,8% pour l’indice principal et de 3,1% pour l’indice « core ».
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Le diable se cache dans les détails
« Le point essentiel à retenir de ce rapport se cache dans les détails », estiment toutefois les auteurs de Briefing.com.
« Les chiffres globaux semblent bons, mais suffisamment d’indices de composantes montrent des pressions inflationnistes induites par les droits de douane (c’est-à-dire des variations importantes d’un mois à l’autre) pour qu’on ne puisse pas conclure à une situation d’inflation ‘sans danger’ à partir de ce rapport », développent-ils.
Pourtant le marché ne s’inquiète guère dans l’immédiat de ce rapport sur l’inflation. Au contraire, les anticipations de baisses de taux de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour le mois de septembre se sont accrues.
Trump prêt à franchir le rubicon
Selon l’outil « Fedwatch tool » du CME Group, les investisseurs attribuent une probabilité de 94,2% à une réduction des taux de 25 points (0,25 point de pourcentage) le mois prochain, contre 84,4% avant la publication de l’inflation américaine. La probabilité de baisses de taux cumulées représentant 75 points de base d’ici à fin décembre s’est par ailleurs renforcée.
« À notre avis, les données de l’inflation de juillet ne modifient pas de manière significative l’équilibre des risques pour la Fed », tranche de son côté Bank of America.
L’autre grand point à retenir de la séance est que Donald Trump a accentué d’un cran la pression sur son meilleur ennemi, Jerome Powell. Après avoir critiqué à maintes reprise le président de la Fed, le locataire de la Maison Blanche a déclaré sur son réseau Truth Social qu’il envisageait d’autoriser « une action en justice majeure » contre le banquier central.
En cause, la rénovation du siège de la Fed qui aurait, selon Donald Trump, coûté 3 milliards de dollars quand la facture aurait d’après lui dû être limitée à 50 millions de dollars.
Du côté des valeurs, la hausse d’appétit pour le risque qu’a connu le marché en fin de séance a porté des actions cycliques comme STMicroelectronics (+4,2% plus forte hausse du CAC 40) ou Stellantis (+3,1%). A contrario, Publicis (-3,2%) et Dassault Systèmes (-2,4%) ont terminé en queue de peloton.
Dans le cas de Dassault Systèmes, l’agence Bloomberg rapporte qu’un mouvement de baisse sur l’ensemble des groupes de logiciels s’est observé ce mardi en raison de craintes de bouleversement de leurs modèles par l’intelligence artificielle. À Francfort, le champion des logiciels professionnels SAP a ainsi plongé dé 6,8%.
Hors CAC 40, Valneva a pris 8,7% après avoir livré des résultats semestriels supérieurs aux attentes et confirmé son calendrier clinique pour la fin de l’année.
SMCP s’est adjuge 6% après avoir annoncé la restitution d’environ 15,5% de son capital à une société de droit luxembourgeois, ce qui éclaircit l’horizon de la société sur plan capitalistique.
Sur les autres marchés, l’euro prend 0,6% face au dollar à 1,1689 dollar. L’euro a décollé (ou plus exactement le dollar a chuté) à la suite de la publication du rapport sur l’inflation américaine et du renforcement des anticipations de baisses de taux de la Fed.
Le pétrole recule un peu. Le contrat d’octobre sur le Brent de mer du Nord rend 0,1% à 66,55 dollars le baril tandis que celui de septembre sur le WTI coté à New York perd 0,36% à 63,72 dollars le baril.
Julien Marion – ©2025 BFM Bourse