MIGUEL MEDINA / AFP
Le garde des Sceaux devait visiter la prison de Nîmes mercredi. Mais cette visite n’aura pas lieu à la date choisie au départ pour cette inauguration.
POLITIQUE – Visite reportée. Alors que le ministre de la Justice Gérald Darmanin était attendu mercredi 13 août à Nîmes pour inaugurer l’extension de l’établissement pénitentiaire de la préfecture du Gard, le garde des Sceaux a finalement repoussé sa visite à cause d’une découverte inattendue dans la prison nîmoise.
Comme le rapportent Le Figaro et Midi Libre ce mardi 12 août, c’est la découverte de « l’existence d’une table de massage dans une salle de l’établissement » qui a finalement convaincu le ministre de reporter sa venue. Avec une exigence : qu’elle « soit retirée de la zone de détention et mise à disposition des personnels pénitentiaires ».
Dans un message sur X, Gérald Darmanin a fini par s’exprimer sur le sujet. Et en quelques phrases, il rappelle que « les prisons sont des lieux où l’on doit aussi respecter les victimes ».
« Le sens de la peine, dans la dignité des personnes, c’est donner une chance à la réinsertion bien sûr, mais en rappelant que la privation de liberté décidée par un juge indépendant doit être effectuée sans provocation vis-à-vis de la société, vis-à-vis des victimes », a-t-il ajouté au sujet de cette table à masser. Assurant au passage qu’il comptait « faire appliquer ce bon sens partout ».
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Pour bien comprendre la colère froide du garde des Sceaux, il faut rappeler que Gérald Darmanin s’est régulièrement exprimé en défaveur de certaines activités de loisir dans le cadre de la détention des prisonniers. Une semaine avant cette affaire de table de massage, il avait déjà fait annuler une activité de « surf thérapeutique » à visée de réinsertion, organisée à Saint-Malo pour des détenus.
Contactés par Le HuffPost, les services du ministère avaient alors assuré que le Garde des Sceaux avait « demandé l’annulation immédiate de cette activité qui devait avoir lieu à la rentrée conformément à la doctrine qu’il a instaurée à son arrivée ». Concernant cette doctrine, il est plus précisément question de la circulaire diffusée l’hiver dernier et dans laquelle le ministre avait interdit toutes les activités ludiques « choquantes », autre que l’apprentissage du français, le travail, ou le sport. Une circulaire publiée après un imbroglio autour d’un atelier massage et finalement retoquée par le Conseil d’État en mai. L’institution avait alors jugé que le ministre pouvait bien fixer l’encadrement et les conditions des activités mais pas interdire celles qui s’avèrent conformes au code pénitentiaire.