« Le viaduc a été soumis à l’agression des matériaux charriés comme les graviers ou les galets. Ils ont abîmé la peau extérieure de quatre piles du pont ancrées dans le Var. Les troncs d’arbres étaient à l’époque la partie la plus visuelle, mais le fond du lit avait également bougé et percuté les appuis du pont », explique Stéphane Piga, directeur opérationnel de l’infrastructure Vinci Autoroutes réseau Escota.
La tempête Alex d’octobre 2020 a impacté ce pont construit en 1976. Le viaduc du Var (310mètres de longueur) constitué de deux tabliers repose sur deux appuis de rive et huit appuis intermédiaires (piles de pont) dont quatre ont les « pieds dans l’eau ».
« À la suite de cet événement majeur, on a effectué des visites subaquatiques avec des plongeurs pour contrôler les appuis en béton armé. Chaque appui comprend deux pieux de 2,6mètres de diamètre », raconte Stéphane Piga.
« Reconstitution de la peau extérieure de quatre piles du pont »
Il a donc fallu déclencher un programme de confortement de l’ouvrage, c’est-à-dire de « reconstitution de la peau extérieure de quatre piles du pont ». « Pour y parvenir, on doit mettre hors d’eau les appuis, créer un cerclage en acier et injecter du béton pour les réparer », précise le directeur opérationnel de l’infrastructure Vinci Autoroutes (1).
La particularité ici est qu’ »il faut intervenir dans le lit du Var, quand le niveau d’eau est au plus bas, c’est-à-dire de juin à septembre », évoque Stéphane Piga.
La première phase des travaux sur deux piles de pont a été réalisée à l’été 2021. La seconde phase sur deux autres piles de pont a été conduite à l’été 2024.
« Mais une succession d’épisodes méditerranéens, l’année dernière, a interrompu les travaux que nous avons reportés à l’été 2025 », justifie Stéphane Piga.
Une opération qui devrait se terminer mi-septembre et devrait « prolonger la durée de vie des appuis de cinquante ans », affirme le directeur opérationnel de l’infrastructure Vinci Autoroutes.
« Zéro impact sur la circulation automobile »
Quel est l’impact de ces travaux? « Il y a zéro impact sur la circulation automobile et zéro sujet de portance sur l’ouvrage, c’est-à-dire pas de risque sur la solidité de l’ouvrage », rassure Stéphane Piga.
Cette zone écologiquement sensible « a fait l’objet d’un travail partenarial entre la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, la direction départementale des territoires et de la mer, l’office français de la biodiversité, la fédération de pêche et la régie Eau d’Azur, invoque Stéphane Piga. On a investigué une zone de 65 hectares. On a étudié la manière de faire les travaux et la façon de réduire l’impact du chantier. On a réalisé un suivi environnemental qui durera bien après la fin des travaux. »
Des travaux soumis aux événements climatiques en montagne. Les entreprises qui interviennent sur le chantier ont d’ailleurs un protocole d’évacuation en une heure chrono. « Ils sont abonnés à un système d’alerte météo, dévoile Stéphane Piga, pour mettre à l’abri les hommes et le matériel. »
1. Sur le réseau Escota, plus de 2.000 ouvrages d’art font l’objet d’un suivi dont 930 ouvrages de franchissement (viaducs, etc.).