Par
Rémy Mességué
Publié le
12 août 2025 à 10h35
Baptiste Serrano, 23 ans, est ce que l’on appelle communément un enfant du club. Arrivé à l’âge de 10 ans à l’école de rugby, il a tout connu avec Colomiers, le titre en Crabos en 2019 jusqu’à sa première sous le maillot à la Colombe et une nouvelle saison qui arrive. Le trois-quarts centre n’est pas un grand bavard mais si vous basculez sur ses passions, il s’ouvre tout de suite beaucoup plus. Portrait.
Un titre gravé à vie en 2019
Alors forcément, au moment de se retourner après 13 ans dans son club de toujours c’est la fierté qui prime : « Être pro à Colomiers, c’était un peu le top. C’est le club où j’ai grandi, j’y ai vécu toutes mes expériences, j’ai pris beaucoup de plaisir. J’y ai connu également tous mes copains avec qui je joue encore et ça c’est une chance, c’est une grosse chance. »
Une année en particulier est resté dans sa mémoire. Celle du titre en juniors Crabos. À l’évocation de ce dernier, un grand sourire barre son visage et il précise : « C’est vrai que cette année 2019 restera ancrée dans nos souvenirs. Cela a créé des liens particuliers entre nous tous. »
Des liens que le centre columérin ne cultive pas forcément via son téléphone comme vous l’expliqueront des membres du club. Étonnant pour un jeune de sa génération, né en 2002, mais pas pour lui : « Ça vient de mes racines. Je suis issu de la campagne. J’ai connu le téléphone tard et je ne le connais encore pas forcément très bien. Je profite plus des choses à faire en extérieur que de ça (sic). »
Des racines proches de la terre
Originaire de Sainte-Foy-de-Peyrolières, au Sud-Ouest de Toulouse, « près de Bragayrac et Samatan », comme il tient à le préciser. Deux villages inconnus pour la majorité des personnes mais comme le centre du monde pour lui, de son monde.
Un monde dans lequel il revient régulièrement. Proche de ses racines paysannes pour aider sa mère à la ferme : « J’aide à toutes les tâches qui sont un peu trop physiques parce que ma mère vit seule. Il y a aussi mes grands-parents à côté. J’aide quand je peux. Tout ce qui est trop fatigant pour ma mère, j’essaie de le faire pour ne pas qu’elle se fatigue trop. »
Baptiste Serrano, au premier plan, rayonne sous les couleurs de Colomiers. (©Colomiers Rugby)
La ferme pour le travail mais aussi pour retrouver les amis, parfois, pour ce garçon qu’on comprend vite attaché à la notion de groupe: « Je me suis fabriqué un brasero lors de mes études de chaudronnerie. Donc de temps en temps, mes amis viennent m’aider à la vie à la ferme, ça les fait rire puisqu’ils n’ont jamais fait, on passe un bon moment puis le soir on mange ensemble, on boit un verre et chacun rentre chez soi. »
Chacun chez soi, car Baptiste cultive également des passions plus solitaires. Notamment la chasse et la pêche. Cette dernière l’occupe sur son temps libre et ses plages de récupération.
La pêche comme exutoire
Prenez pour exemple la semaine de repos accordé par le staff en plein cœur de la préparation physique, Baptiste Serrano s’est évadé : « Je suis parti à la pêche à la truite en montagne, pendant trois jours en Espagne. J’y ai retrouvé un copain, Paolo (Parpagiola, un autre joueur de Colomiers). Il était parti de son côté, et on s’est retrouvé pour faire quelques coups ensemble. Je suis parti tout seul, ça fait du bien de s’aérer l’esprit, sans forcément parler avec quelqu’un. Rester seul avec soi-même c’est très bien. »
Quant à l’organisation de ses sorties, tout est millimétré par rapport au soleil : « J’ai pris ma voiture, soit je fais du bivouac, soit je loue une tente, un camping ou un hôtel, je pars le matin quand le soleil se lève, et je rentre le soir quand il fait nuit. »
Au delà, de ça, on comprend vite que le Columérin est avant tout proche de la nature : « Lorsqu’on grandit dans la nature, c’est là que se trouvent nos repères. On a toujours un lien avec elle. Même à la maison, avoir des bêtes, retrouver ce qu’on a toujours vécu c’est rassurant. Quand je pars en vacances, une ou deux semaines ça me tarde de rentrer, j’en ai marre. »
Et cette fois, il est bel et bien rentré pour attaquer une nouvelle saison à Colomiers, son club de toujours avec lequel il se voit continuer de longues années, même si quand on lui pose la question, l’homme de peu de mots reprend le dessus et répond : « Dans l’idéal ce serait le top. »
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