À 27 ans, il était temps pour Lillie Rohan de quitter sa Nouvelle-Zélande natale. “Je voulais suivre mes rêves, devenir une Carrie Bradshaw, une expat version kiwi [surnom des Néo-zélandais]” à Londres. La comparaison avec la vie remplie de succès de l’héroïne de la série américaine Sex and the City se confronte pourtant au mur de la réalité, explique-t-elle dans un article au style enlevé dans les pages de The New Zealand Herald, son ancien employeur.
“Entendre un renard crier à 2 heures du matin, devenir une sardine humaine dans le Tube [le métro londonien] ou le fait qu’il est impossible de trouver un flat white [la préparation de café au lait fétiche des Néo-Zélandais] digne de ce nom, cela a été une aventure. Et encore on n’a pas parlé des sushis. Il m’est arrivé de payer 8 livres (9 euros) pour un roll poulet-avocat tiède qui avait le goût de la déception et du frigo sale”.
C’est ainsi que la journaliste décrit ses premières semaines chaotiques dans la capitale britannique.
En dehors des renards et des sardines, la faune locale à savoir “les Londoniens (ceux qui y sont nés et y ont été élevés)” demeure une curiosité pour cette Néo-Zélandaise à l’humeur positive. “Ils ne sont pas exactement grossiers, ils ne sont juste pas sympathiques”, grince-t-elle avant de se lancer dans une démonstration où sa collègue l’a passablement ignorée en plein milieu d’une discussion.
Allégeance aux All Blacks
Ses compatriotes autant que les Australiens sont là pour la rassurer. Eux-mêmes ont eu la même expérience et c’est ensemble qu’ils se retrouvent lorsqu’ils ont le mal du pays. “Les All Blacks [l’équipe nationale néo-zélandaise de rugby] font encore plus partie de ma vie ici qu’à la maison, énonce-t-elle avec émotion. Qu’il soit 7 heures ou 21 heures, les Kiwis affluent au pub […] en portant des pulls en jersey, une pinte à la main, sans savoir quel jour on est, hurlant sur l’écran comme si c’était un mini Eden Park [le stade d’Auckland], avec juste plus de Guinness et moins de soleil.”
Lillie Rohan a cependant réussi à se faire un carnet d’adresses et travaille désormais comme elle le souhaite : “Nous avons visité toute une série de destinations européennes de rêve, et ma carrière – qui se résume désormais à la rédaction free-lance, un peu de relations publiques et un poste de journaliste spécialisé dans le divertissement à plein temps sur TikTok – est devenue complètement folle.”
Pour cette free-lance qui a franchi le pas de l’expatriation, déménager à Londres, “ça vaut le coup. […] C’est la meilleure ville du monde – et pour chaque loyer hors de prix ou café mal torréfié, il y a cette nuit où tu attrapes le métro, ivre d’opportunités en pensant : comment faire pour ne jamais avoir à quitter cette ville ?”