Il a été éprouvant en juillet et est loin d’être terminé. Déjà, l’an dernier, les urgences du CHU avaient connu un été compliqué. Et une nouvelle fois, ces jours-ci, elles se retrouvent, comme partout en France, en première ligne face à des patients qui affluent en nombre en raison des fortes chaleurs.
Des patients qui, pour beaucoup, âgés entre 75 et 80 ans, et qui souffrent de problèmes de déshydratation. Il y en a aussi qui présentent des pathologiques chroniques lourdes, décompensent, et qui viennent peser sur l’hôpital, à une période où les effectifs sont réduits et le manque de médecins encore plus criant que d’ordinaire en raison des congés estivaux.
Depuis un mois déjà, les urgences du CHU commençaient à être sous tension. « Cet épisode de canicule majore ce phénomène », constate Corentin Riocreux, médecin urgentiste.
« Une certaine inquiétude pour ce week-end de trois jours »
« Le flux est anormalement élevé par rapport à l’an passé », relève Thomas Vincent, lui aussi médecin urgentiste au CHU de Saint-Etienne. « Ce sont 150 à 180 personnes en moyenne, au quotidien, qui sont gérées à l’accueil ».
« Depuis début août, on a passé un palier », estime Corentin Riocreux. « On tourne à haut régime. Nous continuons à prendre en charge des patients, à essayer de trouver des solutions pour qu’il y ait des possibilités d’hospitalisation et qu’il n’y ait pas de perte de chance. »
Des solutions pas faciles à se dessiner dans un contexte de fermeture de lits, l’été, pour s’adapter aux équipes réduites. « Nous comptons sur les messages de prévention pour faire adopter les bons réflexes, comme celui de boire tout au long de la journée de manière fractionnée », rappelle Thomas Vincent. « Nous comptons également sur les familles pour qu’elles fassent attention à leurs proches, qu’elles les encouragent à bien s’hydrater, sur la médecine de ville, les médecins traitants. »
Ces températures caniculaires qui s’abattent, pour la deuxième fois de l’été, sur la France, devraient durer jusqu’à la semaine prochaine. « On a une certaine inquiétude pour ce week-end de trois jours », reconnaît Corentin Riocreux. « On s’attend à tout. »