La culture bretonne accompagne Naïg Bridou depuis l’enfance. « Ma vie tourne autour de la danse depuis toute petite. Je suis entrée à la Kevrenn Alré à l’âge de 5 ans. Je vais en avoir 24 dans une semaine ». Mais c’est l’année qui vient de s’écouler qui marque une rupture dans ses presque 20 années de pratique. « Oui, le titre de Majesté d’Arvor a changé ma vie, avance la jeune femme avec naturel et sans peur du superlatif. J’étais de nature timide, quasi asociale. Le titre et toutes les rencontres qu’il m’a permis de faire m’ont transformée ».

Et dans ces rencontres, certaines sortent du lot. « Quand on est reine d’un festival, on invite les reines des autres festivals à une réception et on est soi-même invitée. C’est plus officiel qu’un apéro entre copines, mais c’est très sympa ». Le naturel revenant au galop, ces soirées sont agrémentées de danses bretonnes ou de quiz… sur la culture bretonne.

Exit les tatouages, le piercing et les boucles d’oreille

Le bras droit de Naïg Bridou est généreusement tatoué d’ornements d’inspiration plutôt florale. C’est joli, mais ça ne suffit pas pour que la jeune femme puisse les montrer lorsqu’elle se produit avec le cercle celtique d’Auray. « À la Kevrenn Alré, on n’a pas le droit alors que c’est possible dans d’autres formations. Et comme je suis responsable de la danse adulte, j’ai un devoir d’exemplarité ». Exit le piercing au nez et les boucles d’oreilles également, au nom de la tradition.s

C’est donc les bras recouverts qu’elle danse. Et ce quasiment tous les week-ends en cette saison estivale. « L’été, c’est chargé, reconnaît Naïg Bridou. Dimanche, nous étions à la Fête des bruyères à Beuzec-Cap Sizun (29). Cette semaine c’est le festival d’Arvor, le week-end prochain on participe aux Filets bleus à Concarneau ». Elle s’est quand même offert un break avec Alexandre, son compagnon, un ancien musicien de la Kevrenn. « On est allés dans le Pays basque une semaine. C’était très chouette mais il y avait un monde fou ».

Le stress de l’oral

Le défilé nocturne du 15 août devrait lui rappeler ses vacances. C’est une foule dense qui accompagne traditionnellement les cercles tout le long de leur déambulation dans l’intra-muros jusqu’aux remparts de Vannes. Elle y portera le nouveau tablier et la nouvelle couronne qu’elle s’est choisis, offerts par le festival d’Arvor. La journée de vendredi sera longue et remplie pour l’Alréenne, auxiliaire de crèche à Hennebont dans le civil. Elle accompagnera dès le matin les deux prétendants au titre de Majesté d’Arvor, Élodie Cade et Jean-Christophe Le Plain.

Les oraux qui débuteront la journée lui rappelleront sans doute le stress qui l’avait traversée lorsque la timide et quasi asociale candidate qu’elle était avait dû surmonter cette épreuve en août 2024. Puis viendra l’heure de passer le flambeau et de passer à autre chose. Enfin pas tout à fait : Naïg Bridou a maintenant l’intention de s’investir dans la commission Majesté du festival d’Arvor. On ne se refait pas.