Il n’y a qu’à jeter un œil sur les cartes météo de ce mois d’août 2025 : comme dans un album d’« Astérix », c’est à la pointe bretonne que l’on résiste le mieux… à la canicule.
Alors, depuis une dizaine de jours, les arrivées de dernière minute se multiplient, transformant les abords du 15 août en véritable chemin de croix pour trouver un logement ou un emplacement en camping.
Affluence maximum sur le marché de Roscoff. Un petit 19 °C, sous un ciel nuageux, pour bien commencer la journée. (Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)20 °C, ciel nuageux
Sur le marché de Roscoff (29), une foule dense et compacte arpente les quais de la cité de caractère, face à l’île de Batz. Un petit 20 °C sous un ciel nuageux et une légère brise de nord-ouest. Que demander de plus ? Certains ont gardé les manches longues pendant qu’à 400 km de là, on fond comme un bâtonnet de glace au soleil. « Chez nous, ce matin, à Tarbes, dans les Pyrénées, il fait déjà 30 °C et cela va dépasser les 40 cet après-midi », assurent Cécile et Marc, la quarantaine, ravis d’être en vacances à l’Hôpital-Camfrout (29). « Chez nous, on n’aurait rien fait l’après-midi avec notre petit de 4 ans. »
Près de 15 °C de moins qu’à Tarbes ! Cécile, Marc et Axel profitent de leurs vacances à la fraîche dans le Finistère. (Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)
Un peu plus loin, un couple originaire de Vendée profite également du moment. « On fuit les plages bondées de chez nous mais cela n’a pas été simple de trouver à garer notre fourgon dans un camping. Il a fallu en contacter dix avant d’obtenir un emplacement. »
Devant le fromager, deux Italiens de Turin expliquent qu’ils avaient l’intention de se rendre en villégiature en Espagne. Changement de plan de dernière minute. En étudiant une carte météo, ils se sont retrouvés à Roscoff. « Les Italiens sont nombreux cette année, dans le Finistère », remarque une commerçante en charcuterie, qui a choisi de travailler en Bretagne à partir de juin… parce qu’il faut trop chaud ailleurs, l’été, en France !
« Avant, on allait à Nice »
Originaire de la région parisienne, une famille au complet confirme qu’« elle vient aussi en Bretagne pour la météo ». « Avant, on allait à Nice mais c’est terminé ! Maintenant, ce sont les Niçois que l’on fait venir ici. On fait plein de choses toute la journée, on dort bien et mon mari, qui a une fragilité cardiaque, peut passer des vacances tranquilles », explique Myriam.
En face, sur l’île de Batz, la propriétaire d’une maison secondaire confirme qu’il n’y a jamais autant de vacanciers, cet été, sur les plages et les bancs de sable « pris d’assaut ». « Les locations de ma maison sont bouclées dès septembre alors qu’il y a quelques années, on pouvait encore réserver jusqu’en mai-juin. »
Dans les offices de tourisme côtiers du Finistère et des Côtes-d’Armor, on confirme la très grosse fréquentation du moment, avec des demandes de réservation qui se sont accélérées depuis la semaine dernière.
Peu d’hébergements disponibles
Même son de cloche du côté de Crozon (29). « Mais il reste encore des emplacements dans les campings pour les sudistes qui voudraient fuir ! » En revanche, plus aucune place au camping de la Pointe, à Roscoff (90 emplacements) qui affiche complet depuis un mois, 15 % de chiffre d’affaires supplémentaire et refuse une cinquantaine de sollicitations par jour. « Avant, on pouvait toujours trouver le jour même. Pas cette année », résume Yvon Runeau, du camping Paradis, à Santec (29).
Plus de 50 demandes ne peuvent actuellement être honorées au camping Paradis de Santec. Certains tentent leur chance en se présentant directement à l’accueil, après avoir fait le tour des autres établissements. (Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)
Au camping de la Plage de Cleut-Rouz, à Fouesnant, dans le Sud-Finistère, on est aussi complet depuis dix jours et on refuse une vingtaine de personnes par jour. « Nous avons eu le même rush lors de la canicule de mi-juillet, où les gens arrivaient beaucoup du sud de la France. »