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Le Rose Festival, du 29 au 31 août prochains, mise sur le rap français pour attirer les foules, entre têtes d’affiche comme Ninho et nouvelles révélations comme La Mano 1.9. Une programmation qui cible des publics variés.
Ninho, Niska, Vald… De nombreux gros noms du rap sont programmés au Rose Festival. Une liste éclectique, qui mélange les styles, mais pas que. « Il y a un savant mélange entre des têtes d’affiche bien identifiées et des artistes émergents, dont la notoriété grimpe », analyse Lise Lacombe, cofondatrice de Mosaïque, magazine consacré au rap français.
À gauche : Rilès, Luidji. À droite : SDM, Vald.
Elisa Parron, DR, Fred de Pontcharra, Odieux Boby
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Les rookies du rap en force
Elle fait référence aux rappeurs La Mano 1.9 et Jolagreen23, respectivement programmés le samedi soir et le dimanche soir. Le premier, amateur de drill (genre caractérisé par un rythme irrégulier), se démarque par sa voix atypique. Il a reçu le prix de la révélation masculine de l’année à la cérémonie des Flammes, en mai.
De son côté, Jolagreen23 fait aussi partie de cette nouvelle génération qui arrive en puissance dans la cour des grands. Reconnu pour ses nombreuses références à l’univers des jeux vidéo, son autre passion, il a sorti son dernier projet « GOTY EDITION » en juillet.
« Les noms à avoir pour ramener du public »
La plupart des autres rappeurs programmés sont déjà bien connus du grand public. « SDM, par exemple, est l’un des plus populaires en ce moment, poursuit Lise Lacombe. Luidji est présent depuis plus longtemps. Il apporte une autre couleur, un peu plus douce. » Ce dernier avait d’ailleurs déjà participé à la première édition du Rose en 2022.
« Sur l’affiche, il y a les noms à avoir pour ramener du public. » Un manque de prise de risque donc ? « C’est un peu le reproche que je ferais à tous ces gros événements : ça reste des gens très attendus, qui font tous les festivals de l’année, indique la cofondatrice de Mosaïque. Mais c’est aussi le jeu. »
Un moyen pour les organisateurs d’être certains d’attirer les foules. « Aujourd’hui, les personnes qui se déplacent en festival, sont surtout celles qui écoutent du rap. C’est la raison pour laquelle tous ces événements en France se concentrent sur les rappeurs. » Ainsi, sur les trois jours du Rose, les artistes du genre ont été répartis : Ninho & Niska le vendredi ; Vald, Bigflo & Oli, Youssoupha, etc. le samedi ; SDM, Rilès, Luidji, etc. le dimanche.
Le manque de parité
« Malgré tout, on sent que cette programmation reste ouverte : il y a de la soul avec Jorja Smith, de la variété avec Pierre Garnier, de la pop… Ou encore une artiste comme Sheng, qui se situe à la croisée de plusieurs genres. Il y a une volonté de plaire à plusieurs publics. On a tendance à dire que tous les jeunes écoutent du rap, mais ce n’est pas complètement vrai. »
Seul bémol : le manque de représentation féminine. « Ça manque de femmes, c’est indéniable. Mais malheureusement, dans le rap mainstream en France, elles sont peu nombreuses. On a tendance à dire que Theodora prend cette place, mais si elle représente la culture populaire, elle n’est pas rappeuse. Et d’ailleurs, elle fait un bien fou à cette scène. » L’interprète de « KONGOLESE SOUS BBL » performera au MEETT le samedi 30 août, aux côtés d’autres artistes bien loin du rap, comme Aliocha Schneider ou Kavinsky.